Glacier de la Marmolada
J’ai peut-être déjà raconté cette histoire. C’est à l’époque où je menais mes enquêtes sur les chasses traditionnelles dans les Préalpes de Vénétie. Mes informateurs, occupés à m’expliquer le fonctionnement d’un filet pour le piégeage des petits oiseaux, reçoivent un appel téléphonique. On leur signale que dans le glacier de la Marmolada, comme tous les printemps, la neige commence à fondre. On m’embarque dans une voiture et, une heure plus tard, on est sur les derniers tournants qui mènent aux pieds du massif. La route est propre mais bordée par des parois de neige. On y aperçoit des fissures d’où jaillit l’eau du dégel. Mes complices (dans le sens que, à ce moment là, je deviens leur complice) posent des épuisettes à la sortie des trous. Tous les vingt-trente secondes, une grenouille apparaît et s’enfonce dans l’épuisette. La récolte est bonne et rapide. On remonte dans la voiture et on repart. En route, pas de commentaires. On s’arrête à mi-chemin, chez une dame souriante qui nous fait signe d'entrer sans rien dire et nous dirige vers sa salle de bain. Les cueilleurs versent leur butin dans la baignoire. Les bestioles se mettent à grenouiller montrant à tout le monde leurs ventres multicolores.
Le glacier de la Marmolada est en train de se dessécher. D’ici vingt ans il aura disparu.
Ma vue aussi aura disparu!... J'ai bien cru lire "Dans vingt ans, ils auront disparu". Mais je me trompe probablement de quelques années. Hervé A.
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