Tout le monde ou
presque, aujourd'hui, semble habité par un désir incompressible d'avoir un
olivier dans son jardin, même s'il habite à Brest, en Alsace ou dans le
Lyonnais ("Jardinez malin, dit la publicité"). Les plus riches, parmi
les malins, achètent en Corse ou
en Toscane des sujets centenaires
qu'ils transplantent chez eux. C'est comme s'ils s'achetaient un passé, un diplôme, un titre
nobiliaire.
Cette traite
des oliviers illustre à la perfection la notion de
"déracinement".
Bon, je fais encore partie des débiles (mais peut-être pas de trop gros calibre, les deux oliviers du jardin, dont l'un est un cadeau, sont très menus, je suis d'ailleurs scandalisée par le déracinement des vieux arbres pour le caprice bourgeois). Il y a peu de végétaux d'origine dans les jardins. Sur la côte bretonne, les échanges constants avec des pays lointains par le biais de la marine ont rendu presque traditionnels des arbres aussi incongrus sous notre climat que le palmier ou le bananier.
RépondreSupprimerLes cocotiers qui bordent les côtes d'Afrique de l'Ouest ne sont pas non plus d'origine. Ils y sont presque un symbole de la colonisation.
Le brassage des espèces vaut aussi pour le végétal.
Je dois avouer qu'il y a longtemps, chez mes parents, nous avions planté deux cyprès : un choix assez superficiel en milieu alpin. Jaunâtres et pelés, les deux arbres censés nous rappeler le lac de Garde eurent une existence brève et médiocre.
RépondreSupprimerAprès 6-7 ans, l'acclimatation des deux oliviers au climat brestois me semble acquise. Sereinement ils lustrent leur argenterie. Moi je les admire.
RépondreSupprimerMais est-ce que vous avez des olives ? Parce que, chez mes grands-parents, dans le Var, s'il fait un peu trop froid au printemps, les olives n'ont pas de chair, et s'il pleut un peu trop en été ou à l'automne, elles sont pourries avant d'être mûres.
SupprimerIl me semble que des oliviers avaient été déracinés par champs entiers -dans les Pouilles ?-, pour pouvoir réaliser une vente de terrains... déplacer une population pour en faire un double profit, (même triple ici, vente des oliviers déracinés, vente du terrain et pourquoi pas vente des nouveaux petits oliviers pour rebord de fenêtre..),... la "réhabilitation" de certains quartiers de grandes villes ... bien d'autres exemples, hélas !
RépondreSupprimerQuant aux oliviers centenaires, ils sont devenus en classement social !
En Charente le palmier et le pin était des marqueurs d'appartenance religieuse ( catholique, protestant.... voir le timbre sur la petite ville de Jarnac, timbre choisi par F. Mitterand, "enfant du pays", où apparaît un... palmier !)
Mais que c'est beau un vieil olivier, la bas dans son champ !
Non, point d'olives. Est-ce une variété fabriquée pour l'ornement ? C'est le cas de leur voisin artichaut. Je n'ose penser que le climat les aient rendus stériles ( les bananiers bretons ne donnent pas de fruits, à ma connaissance). Mais je n'ai même jamais vraiment pensé à leur fructification. Nous sommes à Brest.
RépondreSupprimer