Le Bon Dieu
"Aux origines,
les animaux ont été des compagnons et des partenaires puis, en occident, sous
l’impulsion de la religion, ils sont devenus des êtres inférieurs".
Cela commence par un
mythe (celui de l'Âge d'or), mais c'est très sérieux. Il s'agit du
début de l' "Appel à la
création d’un secrétariat à la condition animale" lancé il y a quelques jours par Elisabeth de
Fontenay, Boris Cyrulnik, et une vingtaine d'autres intellectuels et
scientifiques*.
Le document apporte
toute une série d'informations sur
les progrès de la science montrant que "l’intelligence est née plusieurs
fois sur la planète et qu’il n’existe pas, dans le cerveau, une catégorie de
cellules spécifiquement humaine. Des neuroscientifiques internationaux
affirment que tous les mammifères, oiseaux et autres créatures, y compris le
poulpe, possèdent une conscience, ce qui veut dire qu’ils sont sensibles au
plaisir et à la souffrance. Grâce à nombreux travaux, on sait aujourd’hui que
la douleur et la souffrance existent chez les animaux, des poissons aux
mammifères. L’intelligence, la conscience, l’empathie, la vie émotionnelle, le
rire, la souffrance et même une forme de culture, ces attributs qui
définissaient l’homme et lui seul,
appartiennent désormais à un répertoire commun à l’homme et à l’animal qu’il
n’est plus possible de contester".
Tout ceci,
évidemment, le Bon Dieu le savait
déjà. Et pourtant, dans la Bible, il déclare : "Vous serez un sujet de
crainte et d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel,
pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils
sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de
nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte".
Cela me perturbe.
Dois-je devenir croyant pour continuer à manger de la viande?
* Voici la liste complète
: Françoise Armangaud (philosophe), Eric Baratay (professeur d’Histoire
contemporaine), Denis-Richard Blackbourn (docteur en Ethnozoologie), Gilles
Bœuf (professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Conseiller scientifique
auprès du président du Muséum national d’Histoire naturelle, Georges
Chapouthier (directeur de Recherche Emérite au CNRS), Valérie Chansigaud
(historienne des sciences et de l’environnement), Yves Christen (éthologue,
docteur en science), Philippe Cury (directeur de Rechercher à L’Institut de
Recherche pour le Développement), Boris Cyrulnik (neurologue, psychiatre et
éthologue), Fabienne Delfour (éthologue, spécialiste des cétacés), Vinciane
Despret (éthologue et philosophe), Ludovic Dickel (professeur des Universités
en Biologie des comportements), Elisabeth de Fontenay (Philosophe), Muriel
Falaise (Maître de conférences en droit privé), Pierre Jouventin (éthologue), Christelle
Jozet-Alvez (maître de conférences en biologie du comportement), Emmanuelle
Grundman (biologiste, journaliste et spécialiste des grands singes), Thomas
Lepeltier (Historien et philosophe des sciences), Karine Lou Matignon (auteure,
journaliste), Baptise Morizot (Maître de conférences en philosophie), Eric
Navet (éthnologue), Jean Marc Neumann (juriste et enseignant en droit de
l’animal), Matthieu Ricard (Biologiste, Moine Bouddhiste)
Cf. : http://editionslesliensquiliberent-blog.fr/appel-secretariat-condition-animale/
Admettons que tous les animaux humains cessent de se comporter comme des animaux non humains carnivores. Faudra-il ouvrir des centres de rééducation pour apprendre aux chats, mais pas aux rats ni aux aux éléphants, aux affreux reptiles mais pas aux jolis moutons blancs, que l'empathie, ils l'ont, il faut seulement qu'ils la retrouvent dans leur cerveau embrouilé ? A terme, le pranisme est la clé, c'est sûr ( les végétaux auront légitimement leurs défenseurs à leur tour). Mais où est la serrure ?
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