Amanite périurbaine
Hier, en me promenant, je suis tombé sur de nombreuses amanites tue-mouches. À côté,
normalement, on devrait repérer des cèpes. Pourquoi utiliser du ruban
tue-mouches, me suis-je demandé, lorsqu'on peut compter sur les amanites? Je me trouvais de l'autre
côté d'un pont long et élancé qui
relie la ville de Brest au sud de la Bretagne. Dans le bois on entendait très
fort le bruit des voitures. C'est ce bruit persistant, me suis-je dit, qui
affaiblit la vertu insecticide des amanites, ainsi que leur pouvoir
hallucinogène.
« Devenu populaire au point de s’apparenter, en certaines régions, à une prédation massive, le ramassage des champignons est sûrement l’un des plus forts systèmes compensatoires mis en place par nos sociétés cita- dines dans la négociation symbolique avec une nature jamais autant perdue que rêvée – car, ici, de surcroît, le symbole se déguste, la terre sauvage doit s’avouer nourricière en même temps que ludique. » (Pierre Lieutaghi, « Aux frontières (culturelles) du comestible »)
RépondreSupprimerCela fait deux jours que je cherche à compenser, justement, mais c'est légèrement tard : une mousse blanchâtre revêt les rares bolets que j'arrive à repérer (je me rabat sur les sanguins et le pieds de mouton, mais je ne les aime pas trop). De temps en temps je croise d'autres ramasseurs: "Ce sont des citadins en mal de nature, me dis-je". En ce qui me concerne, je me perçois plutôt comme un homme des bois (Eux aussi, j'imagine, se perçoivent comme des hommes des bois).
RépondreSupprimerFaute de champignon, vous pouvez toujours ramasser les "nombrils de Vénus". J'en aperçois un sur la photo. Ce sera très original par rapport aux cueillettes des "citadins en mal de nature", et vous aurez vraiment l'air d'un "homme des bois"!
RépondreSupprimerC'est sûrement une bonne idée. Je crains, cependant, qu'en ramassant des Nombrils de Vénus je ressemblerais moins à l'Homme des bois qu' à Mars, dieu de la guerre.
RépondreSupprimer