Clocher qui énervait le chien qui énervait le voisin.
Il faut dire que le braque n’avait
pas eu que de la chance dans sa vie. Il arpentait les collines avec grâce et
zèle, c’est vrai, mais en boitant un peu : quelques années auparavant il
avait été renversé par une voiture et la rééducation de la patte n’avait pas
trop bien marché. Et après il y
avait cette histoire du voisin qui voulait le pendre parce le dimanche, dérangé par le bruit, il aboyait contre le clocher. Il cherchait à éloigner ces pensées sombres en se concentrant sur les chasses à venir : " On pourrait commencer par le bas et obliger les perdreaux à remonter ... il faudrait visiter ce vallon qui sent la menthe. Si j'étais un lièvre, c'est bien là que je me cacherais ". Mais la trêve était courte : la vie intérieure du braque, désormais, était hantée par les yeux jaunâtres du griffon qui projetait sa rancune jusque dans ses rêves.
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