vendredi 8 février 2019

Toujours sur la mort du poisson d’argent




 

Une fois décidé que le poisson d’argent devait mourir, il fallait choisir une stratégie.
Vais-je l’empoisonner ? Ce ne serait pas une mort écologique, ni rapide.
Vais-je l’endormir avant de le « réformer »* ?
Vais-je le noyer dans les toilettes ? Et s’il remonte ? Et s’il va infester mon voisin du troisième ?
Vais-je l’attraper doucement et le défénestrer ? Pas mal. Je pourrais mettre sa mort sur le compte du froid, ou de l’oiseau qui passe.
J’ai enfin décidé d’assumer mes responsabilités. Écoute … je l’écrase avec un doigt, ce sera rapide et moins hypocrite. Et j’ai même trouvé une échappatoire morale :  pendant que je l’écrase il faut que je m’indigne. En passant à l’acte j’ai donc pensé intensément à ce raton laveur sauvé l’autre jour par une association humanitaire et euthanasié juste après par décision de l'État (pas de pitié pour les ratons laveurs ! Ils sont vraiment sans cœur ces gens-là. Je suis révolté)*.
La peau tendue de l’insecte a offert une légère résistance, comme lorsqu’on écrase une baie. Je me suis lavé les mains et je suis passé à autre chose.


* C'est la formule adoptée par les éleveurs
** Cf, sur ce sujet ‏

2 commentaires:

  1. Et qu’avez-vous fait du corps ?
    Cela me rappelle une chanson de Boris Vian : « Arthur, où t’as mis l’corps? » . Mais soyons clair, ce poisson d’argent n’avait pas à faire à une bande de malfrats !

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