Une fois décidé que le poisson d’argent devait mourir, il
fallait choisir une stratégie.
Vais-je l’empoisonner ? Ce ne serait pas une mort écologique,
ni rapide.
Vais-je l’endormir avant de le « réformer »* ?
Vais-je le noyer dans les toilettes ? Et s’il
remonte ? Et s’il va infester mon voisin du troisième ?
Vais-je l’attraper doucement et le défénestrer ? Pas
mal. Je pourrais mettre sa mort sur le compte du froid, ou de l’oiseau qui
passe.
J’ai enfin décidé d’assumer mes responsabilités. Écoute … je l’écrase avec un doigt, ce sera rapide
et moins hypocrite. Et j’ai même trouvé une échappatoire morale : pendant que je
l’écrase il faut que je m’indigne. En passant à l’acte j’ai donc
pensé intensément à ce raton laveur sauvé l’autre jour par une association
humanitaire et euthanasié juste après par décision de l'État (pas de pitié pour
les ratons laveurs ! Ils sont vraiment sans cœur ces gens-là. Je suis révolté)*.
La peau tendue de l’insecte a offert une légère résistance,
comme lorsqu’on écrase une baie. Je me suis lavé les mains et je suis passé à
autre chose.
* C'est la formule adoptée par les éleveurs
** Cf, sur ce sujet
Et qu’avez-vous fait du corps ?
RépondreSupprimerCela me rappelle une chanson de Boris Vian : « Arthur, où t’as mis l’corps? » . Mais soyons clair, ce poisson d’argent n’avait pas à faire à une bande de malfrats !
Je l'ai taxidermisé.
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