« Meglio vivere un
giorno da leone che cento anni da pecora » (Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un
mouton), proclamait Benito Mussolini*. Le Duce, manifestement, préférait les
prédateurs aux proies. Aujourd’hui on pourrait traduire cette formule par le
dicton : « Mieux vaut la vie d’un louveteau que celle de cent agneaux ». Les idéologies changent, la tendance à hiérarchiser les vies des uns et des autres, pas
forcément.
* Reprenant ainsi une formule à la mode dans les tranchées pendant la guerre de 14-18
« “Écoute, dit Pougatchov, avec une sorte d’inspiration sauvage. Je vais te conter un conte, que dans mon enfance j’ai entendu d’une vieille Kalmouke.
RépondreSupprimerUn jour l’aigle demanda au corbeau : “Dis-moi, oiseau corbeau, pourquoi vis-tu sous le soleil trois cents ans et moi trente seulement en tout et pour tout ? - C’est parce-que toi, mon cher, répondit le corbeau, tu bois du sang frais, tandis que moi je me nourris de charogne.” L’aigle réfléchit : “Allons, essayons nous aussi de nous nourrir de même.”
Bon. L’aigle et le corbeau prirent leur vol. Et voilà qu’ils aperçurent un cheval crevé. Ils descendirent et se posèrent. Le corbeau se mit à becqueter et à louer la pitance. L’aigle donna un premier coup de bec, en donna un second, battit de l’aile et dit au corbeau: “Non, frère corbeau; plutôt que de me nourrir trois cents ans de charogne, je préfère me gorger une seule fois de sang frais; et puis, à la grâce de Dieu!”
Que dis-tu de ce conte kalmouk ?
- Il est ingénieux, lui répondis-je. Mais vivre de meurtre et de brigandage, c’est pour moi becqueter de la charogne. »*
*A Pouchkine. « La fille du Capitaine ».