dimanche 23 janvier 2022

Don't touch me. Le covid et la distance sociale


 
Gare de Mestre (Venise). Les pieds sont les miens.

 

Je ne comprends plus rien. Il me semblait que notre projet sociétal,  au départ, était de réduire les distances sociales, pas de les consolider.

 

Je fais de l’humour à bon marché, je l’avoue, mais l’utilisation de  cette formule maladroite* a la capacité de m’irriter. Elle révèle l’existence d’un imaginaire politique de type religieux, reconductible  à la notion de « biopouvoir » (pouvoir providentiel, qui pense à notre salut et nous gouverne amoureusement avec la sage inflexibilité des bergers bibliques). Un imaginaire apocalyptique où, sous le signe de l'urgence, le physique et le social finissent par coïncider.    

Je cherche à garder ma distance mentale.

*Maladroite et arrogante, parce qu'elle se voudrait "neutre" et  "technique". 

1 commentaire:

  1. Encore un billet salutaire.
    N’en déplaise à la politique managériale, on attend beaucoup des sciences humaines, et notamment pour saisir ce qui s’abat sur nous et s’aggrave depuis deux ans, dans le sillage des covid.

    Matthieu Slama dans son tout récent livre : « Adieu la liberté »- Essai sur la société disciplinaire-, mentionne Gilles Deleuze, qui voyait en 1977, l’avènement de « ce néofascisme, qui est une entente mondiale pour la sécurité, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma ».

    RépondreSupprimer