vendredi 14 janvier 2022

La viande et la chair

 

 

Pendant un moment, j’ai eu tendance à interpréter  le refus du régime carnivore comme un refus du corps et de sa « viscéralité ». Je retrouve des traces de cette ancienne conjecture dans le passage suivant :

« Les spécialistes de la question animale ont parfois remarqué le caractère infondé de la croyance selon laquelle si on aime les animaux c'est parce que l'on n'aime pas assez les hommes. Ce poncif, bien sûr, n’est qu’un préjugé. On peut, par exemple, aimer à la fois les hommes et les animaux; n'aimer ni les hommes ni les animaux; ne pas aimer les hommes et croire aimer les animaux. Croire aimer les hommes et les animaux et, en fait,  n'aimer personne. On peut aussi ne pas s'aimer soi-même et en vouloir aux autres, ces mangeurs de viande insatiables, ces ventres concupiscents, toujours en train de s’empiffrer et de penser “à ces choses-là“ »*.

C’était réducteur, je le reconnais. 

* Extrait de mon étude : L’éloquence des bêtes. Quand l’homme parle des animaux. Paris, Métailié, 2006., p. 19

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