lundi 14 mars 2022

Butcher pride

 


 

Vaches souriantes, cochons consentants … Certains bouchers, dans l’enseigne de leur boutique, cherchent à dissimuler la violence inhérente à la consommation carnée. Les jeunes bouchers qui viennent de s’installer dans mon quartier, apparemment, n’ont pas d’états d’âme.

vendredi 11 mars 2022

Proximité et distance avec les (autres) animaux

 


La théorie de l’Animal-machine est très démodée. La question de la distance qui nous sépare des autres espèces ne l’est pas du tout. Nous en parlerons lundi prochain dans le cadre du séminaire « De L’humain animalisé au vivant humanisé » (première séance assurée par les étudiants voulant valider le cours).  

Séminaire - De l’humain animalisé au vivant humanisé (troisième année : risques et avantages de la proximité ontologique)

Bâtiment EHESS-Condorcet Salle 25-A 
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

lundi 14 mars,  de  12:30 à 14:30

 

Evan Josselin

 « Philosophie, Littérature et Éthologie : trois perspectives sur les émotions animales ».

Partant du constat selon lequel les animaux sont doués de sensibilité (définie comme réaction à des excitations internes et externes), c’est la question d’émotions chez les animaux qui se pose. En nous appuyant sur la philosophie, l’éthologie et la littérature, nous nous demanderons si les animaux (dans toute leur diversité) sont bien porteurs d’une vie affective ou s’il ne s’agit que d’une projection humaine. C’est donc le spectre de l’anthropomorphisme qu’il nous faut questionner mais aussi les implications éthiques (peut-on parler d’éthique des émotions au risque de tomber dans une éthique cognitiviste ?) qui découleraient d’une reconnaissance d’émotions chez les animaux.

 

Fabien Tarragnat

 « Anthropologie philosophique et relationalité multispécifique : perspectives comparées des œuvres de Judith Butler et Donna Haraway »

Il s'agira de mettre en connexion deux approches de la relationalité multispécifique pensée comme fondement d’une anthropologie philosophique élargie aux non-humains, celles des théoricien·ne·s féministes et queer J. Butler et D. Haraway. En présentant l’idée que la relationalité et l’ouverture génératrice ou destructrice des corps à l’altérité constituent la matrice commune des existences animales (humaines et non-humaines), ces deux perspectives précisent voire affaiblissent la distinction anthropozoologique et soulèvent les enjeux éthico-politiques d’un rapprochement ontologique entre ces êtres.

mardi 8 mars 2022

Stalking post-soviétique. Tu ne veux pas rester avec moi ? Eh bien, je te massacre


Mulet gentil et pluraliste

 

Il y a quelques années, j’ai raconté sur ce blog l’histoire d’un mulet « assassin ». Il avait socialisé  avec le soldat qui s’occupait de lui.  À la fin de son service militaire,  ému, le soldat est passé lui dire  adieu (la caserne c’est bien, mais dehors c’est encore mieux). Tout aussi ému que son camarade, et ne supportant pas l’idée d’une séparation, le mulet lui a défoncé le thorax*. 

J’y pense à propos de ces millions d'Ukrainiens qui voudraient dire adieu aux Russes mais n’y parviennent pas.

 

Tous les Russes ne sont pas pareils, heureusement**. Ceux qui nous obligent à nous pencher sur leur cas, aujourd'hui, font penser à ces époux violents qui n'acceptent pas la fin d'une relation.    Aveuglés par la passion et par la conviction puérile d'avoir été humiliés, ils peuvent faire des désastres.

 

* Cette histoire m’avait  été relatée par mon frère, qui n'aimait pas trop l'armée. D’autres l’auraient interprétée différemment.

** Je suis sûrement plus proche de certains Russes que de certains Italiens.

dimanche 6 mars 2022

Chasses tragiques en période électorale (Quatrième et dernière partie)

 


La fête de l'ours chez les Aïnous


Je conclus mes interventions consacrées au partage des rôles dans la gestion  symbolique de la mort  (les hommes tuent, les femmes protestent), en reprenant un passage de mon ouvrage L'éloquence des bêtes, paru en 2006 aux éditions Métailié, où je m'identifie à un extraterrestre  découvrant les pratiques de déresponsabilisation en vigueur dans le monde contemporain :

 

Inutile de préciser que la mort de l’animal, même si elle est programmée et exploitée à tous les niveaux,  pose des problèmes  moraux. On constate avec surprise que les solutions adoptées sont proches de celles  en vigueur dans les sociétés archaïques. Certaines stratégies dominent. La première, plutôt complexe, peut être saisie en adoptant le point de vue que les anthropologues qualifient d’« holiste » : chaque société constitue un tout et les différents groupes qui la composent, au-delà de leurs contrastes apparents, sont à considérer comme les engrenages solidaires d’un seul mécanisme.  Dans l’île japonaise de Hokkaido, par exemple, à la fin de la fête de l’ours, le rituel des Aïnous prévoyait que les femmes agressent et insultent leurs hommes, coupables d’avoir mis à mort la victime sacrificielle. Cette astucieuse division des rôles permettait à la communauté de simuler un désaccord, donc une pluralité de points de vue ne modifiant pas  le cours des événements et d’exprimer publiquement, en l’exorcisant, le remords collectif. Malgré les divergences, tous les membres de la communauté  bénéficiaient de la mort de l’animal. La fête, d’ailleurs, se concluait par un banquet général, où l’ours était joyeusement consommé aussi bien par les hommes que par les femmes.


vendredi 4 mars 2022

Affinités électives. Pour qui voter aux prochaines élections ?


 

 

C’est comme dans certains films d'amour. Les protagonistes, au départ, se détestent, mais commencent à s’apprécier et finissent par se marier. J’y pense à propos de Brigitte Bardot  qui a annoncé voter pour Marine Le Pen. Les chasseurs aussi, aux dernières élections, ont voté nombreux pour Marine Le Pen*. Ces affinités électorales ont sûrement un sens, mais je me demande lequel. 

* Pas tous, j’y reviendrai prochainement avec la question apparemment frivole : « Peut-on être à la fois chasseur et de gauche ? ».

mercredi 2 mars 2022

Quel est votre Hobbit?

 


Lu à propos du chasseur ariégeois ayant tué une ourse qui, inquiète pour ses petits, lui avait ouvert une jambe  en signe de désapprobation :

« Ces gens devraient se trouver un autre hobbit »*.

*Ou devraient pratiquer leur "hobbit" loin des espaces réservés aux ours.

lundi 28 février 2022

Chasses tragiques en période électorale. (Troisième partie)

 


Conventionnellement, je rappelais dans le billet précédent, les hommes tuent alors que les femmes donnent la vie (c'est le partage des rôles symboliques). Vue du côté du mort, cependant, cette différence tend à s’estomper.  Dans L’Éloquence des bêtes (2006) je proposais d’envisager les comportements ritualisés des hommes et des femmes  face au versement de sang sous l'angle de la complicité : pendant que les hommes tuent, les femmes sont censées mettre en scène leur désaccord (c’est une variante de la « Comédie de l’innocence » que j’analyse dans La langue des bois **). J’en parlais dans l’introduction, à propos de la coutume assez répandue  de confier aux femmes la tâche de consoler les pauvres, féliciter les humbles, pleurer les morts, soigner les blessés, tout particulièrement les blessés de guerre : 

« Pendant longtemps, le monopole symbolique de cette partie de la population a été confié à une catégorie sociale  particulière : les femmes des aristocrates et des hommes d'état (c'est le cas des conjointes des présidents américains, pour chercher très loin ce que l'on pourrait trouver tout près).  Autrefois, dans le rôle d'infirmières plus ou moins improvisées, on les voyait prendre en charge la santé physique et morale  des plus démunis : ouvriers et soldats handicapés, marins alcooliques, mineurs essoufflés ... . Versions médiatiques de  La belle et la bête, elles approchaient les tranchées pour que leur silhouette, féerique et séduisante, soit prise en photo à côté  des corps boueux et désirants des soldats au front. On les voyait apparaître également,  tout aussi belles et rayonnantes, dans les hôpitaux militaires, juste après la bataille, à côté des corps martyrisés  des  survivants : « Oh, mes pauvres amis, mais dites-moi : pourquoi la guerre? ». Au premier coup d'œil, on serait tenté de dire  que les motivations de ces femmes sensibles et les motivations de leurs maris belliqueux sont foncièrement incompatibles. Mais l'anthropologue, habitué à lire les conduites individuelles comme les différentes voix d'une seule partition, a peut-être d'autres hypothèses  à proposer. Apparemment conflictuelle, la conduite de ces deux partenaires (la dame et son  époux) est  en fait complémentaire : d'un côté, nous avons l'action "virile" du mari, qui dans l'exercice du  pouvoir, fatalement, est obligé de programmer des "pertes", et même, mais pour la bonne cause, de planifier la souffrance (« On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs …»). De l'autre, l'action réparatrice de l'épouse, qui aide à cicatriser les blessures physiques et morales. « Pitié pour les condamnés »,  clamait-elle, sans être écoutée. Mais ce n'était pas grave, l'essentiel, sur le plan symbolique, étant de montrer que même du côté des juges et des décideurs il y avait des gens de cœur ». (L’éloquence des bêtes, op. cit., p. 13-14). Ce n'est pas spécifique à la mauvaise foi judéo-chrétienne. J'en proposerai d'ici peu un exemple exotique. (À suivre)

* L’éloquence des bêtes. Quand l’homme parle des animaux, Paris, Métailié, 2006.

** La langue des bois. L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi, Partis Éditions du Muséum d’Histoire Naturelle, 2020 

 


samedi 26 février 2022

Chasses tragiques en période électorale. (Troisième partie)




Cette photo de Karen Blixen semblerait contredire mes propos et ceux des deux auteurs cités ci-dessous. La référence au statut aristocratique de cette chasseresse un peu spéciale, qui perpétue un privilège et anticipe une tendance (les femmes qui chassent sont en train d'augmenter), nous aide à surmonter cette contradiction apparente.

(Suite) Si les accidents de chasse ont un pouvoir évocateur très prononcé c’est par identification, bien entendu, parce qu’ils nous rappellent notre statut de victimes potentielles. Mais c’est aussi – j’en parlais dans un billet précédent – par leur exemplarité, par leur familiarité avec des modèles mythiques. Dans le cas de la randonneuse tuée dans le Cantal, un autre  élément s’ajoute aux précédents. Le chasseur, cette fois,  est une femme. Une femme qui verse le sang d’une autre femme.  Cela rentre en conflit avec une manière assez répandue de se représenter l’ordre du monde. Certains  commentateurs trouveront peut-être normal que, dans une société qui se démocratise, il puisse arriver même aux femmes  de tuer leur prochain pendant une battue de chasse*. Mais l’ordre social et l’ordre symbolique n’évoluent pas à la même vitesse. La société se démocratise mais certains préjugés sont longs à mourir, comme l’idée que les hommes et les femmes  n’occupent pas la même place par rapport au droit/devoir de verser le sang.

On ne me croit pas ? Eh bien, on n’a qu’à lire  les études d’Alain Testart  (L’amazone et la cuisinière. Anthropologie de la division sexuelle du travail, Paris, Éditions Gallimard, 2014) et de Lucien Scubla Donner la vie, donner la mort. Psychanalyse, anthropologie, philosophie, Lormont, Le Bord de l'eau, coll. « La bibliothèque du Mauss », 2014. (À suivre).  

 

  Et ils pourraient ajouter que c’est même un progrès, à la limite, vers l’égalité des sexes. 

jeudi 24 février 2022

Ce qu'il ne faut pas dire en matière d'animaux (deuxième partie)

 

Prochaine séance du séminaire - Ruralités contemporaines en question(s)
 
  • Pierre Alphandérychargé de recherche, INRA(hors EHESS)
  • Michel Streithdirecteur de recherche, CNRS(TH) (hors EHESS)
  • Sergio Dalla Bernardinaprofesseur, Université Bretagne Occidentale(TH) (IIAC-LACI) Cet enseignant est référent pour cette UE
Cette séance se tiendra le
 
Lundi 28 février 2022 de 11h à 13h

Salle AS1_08
54 bd Raspail 75006 Paris
 
et en webinaire - ATTENTION LIEN POUR CETTE SEANCE :

https://bbb.ehess.fr/b/chr-t3v-8pu-i8q

 


William Holman Hunt, Le « bouc émissaire », 1854-1856

 

Sergio Dalla Bernardina,  Ce qu’il ne faut pas dire en matière d’animaux (2). Le loup est noble, la vache un peu moins.

À propos de l’ouvrage : Faut qu’ça saigne. Religion, écologie, sacrifice

Séance présentée par Christophe Baticle

 

 

Résumé :

 

Pister des ours et des loups donne des satisfactions. Pister des moutons un peu moins. Cela pourrait expliquer, en partie, le fatalisme complice qui accompagne tous les ans la mort d’une dizaine de milliers d’herbivores domestiques « prélevés » par les grands prédateurs. Mais il y a sûrement autre chose. Parler du sang qui coule dans les pâturages nous permettra de nous interroger sur la pertinence du « modèle sacrificiel » dans l’étude de la contemporanéité. Nous reviendrons sur la fonction cathartique du spectacle sanglant qui nous est offert à plusieurs titres (au nom de la morale, de la pédagogie, de l’esthétique) par les différents moyens d’information.


Quelques conseils de connexion
Avant la visioconférence
- Utiliser de préférence les navigateurs Chrome ou Firefox, éventuellement Safari (Microsoft Edge et Internet Explorer ne fonctionneront pas)
- Penser à activer le son de son ordinateur
- Se munir si possible d'un casque, pour éviter les bruits parasites
- Bien choisir le mode “Microphone” (icône micro) plutôt qu’“Ecoute seule" pour pouvoir intervenir oralement pendant la réunion (et non seulement par messages textuels)
N.B. : Rejoindre une session en mode “Ecoute seule” ne vous permettra pas d’activer votre micro pendant la réunion : il vous faudra pour cela quitter la session et la rejoindre de nouveau, après avoir sélectionné “Microphone”.
- Effectuer pendant une dizaine de secondes le test d'écho proposé pour optimiser le son du micro
Une petite fenêtre peut apparaître en haut à gauche de l'écran, vous demandant l'autorisation d'utiliser votre micro ou votre webcam. Vous devez cliquer sur “Autoriser”, au bas de cette fenêtre, pour que tout fonctionne.
Pendant la visioconférence
- Couper son micro et sa webcam lorsqu’on ne souhaite pas intervenir
Pour les activer ou les réactiver, il faut cliquer sur les boutons bleus (icône micro ou caméra) en bas de l'écran de présentation.
- Eviter d'activer trop de webcams à la fois




mardi 22 février 2022

Chasses tragiques en période électorale. Première partie

 

Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861(détail)

Elle n’était pas ivre ni droguée, la jeune chasseuse qui samedi dernier, sans le vouloir, a tué une randonneuse à la frontière entre l’Aveyron et le Cantal. Le fait tragique arrive à un moment difficile pour les chasseurs, qui ont de plus en plus de mal à se faire tolérer dans les espaces boisés*. Ce fait dramatique, hélas,  est loin d’être le premier.  Comme les autres, il nous touche par sa gratuité absolue. La victime n’y était pour rien : on l’imagine sereine, à côté de son compagnon, tombant foudroyée par un coup de fusil. Ce qui donne à  cette histoire horrible un surplus d’exemplarité, c’est qu’elle renvoie -  c’est souvent le cas  dans ces histoires de chasse - à des motifs  mythiques **. Le thème de l’humain  prenant la place de la proie nous ramène au mythe d’Actéon, aux scènes de la Chasse infernale peintes par Sandro Botticelli,  au cerf  à tête humaine et criblé de flèches de Frida Kahlo.  Le thème de l’amoureux qui assiste impuissant à la disparition de sa bien-aimée nous rappelle le personnage d’Orphée. Et la figure du chasseur se trompant de cible,   fait penser à Julien l’Hospitalier, qui découvre avec horreur avoir tué ses parents dans un qui pro quo fatal.

Si ces histoires nous troublent c’est que nous nous identifions à la victime, bien évidemment : « Pauvre fille! Et si c’était nous, les promeneurs ? Et si c’était nos enfants ? ». Mais  on pense aussi à la chasseuse*** : « Comment expier une bavure  de ce genre? Comment oublier ? Comment se reconstituer ? (À suivre).

 

*Espaces qu'ils ont commencé à fréquenter les premiers et dont ils ont montré l’intérêt à ceux qui, aujourd’hui, voudraient les expulser.

** Je renvoie à ce propos à mon article "La Mort du chasseur", in (Anthony Goreau-Ponceaud et Nicolas Lemoigne éd.) Chasse, chasseurs et normes, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2017, pp. 31-40.

*** Dans ce « on » j’inclus ceux qui disposent d’un appareil psycho-affectif relativement équilibré. La lecture des commentaires qui ont fait suite à cet épisode dramatique montre les divergences pittoresques, dans notre espèce, en matière de sensibilité.

dimanche 20 février 2022

Du bon usage de la hyène

 

On réhabilite la hyène, aujourd’hui, comme si c’était une grande trouvaille. Mais en lisant L’Arca di Noè, un numéro de la revue Quaderni di studi Arabi qui s’inscrit dans la tradition des Animals Studies, je découvre que les vertus de cet animal singulier étaient déjà connues chez les non-modernes*. Je parle des vertus magiques et pharmacologiques. « Les propriétés liées à la sphère sexuelle ne manquent pas – écrit Sara Fani dans son article " Le iene di Harär : ecologia spirituale di una relazione inter-specie " *. La bile desséchée, si on la fait boire à une femme, inhibera son désir sexuel. On obtiendra le même effet avec une poudre tirée du pénis du mâle qui cependant, bue par un  homme, donnerait l’effet opposé. Celui qui porte une amulette faite avec la vulve ou les griffes de la patte droite d’une hyène attirera vers lui l’amour. La patte entière, en revanche favorise la grossesse ; d’autres parties servent pour ramener la virilité chez un homme efféminé ou le contraire. Les emplois de la hyène dans le champs ophtalmique sont nombreux (sa bile est employée comme collyre, pour améliorer la vue, en cas de cataracte ou de larmoiements), pour guérir les blessures infectées (il faut un onguent tiré du poil d’une hyène mâle, arraché dans la zone périanale, brûlé, réduit en poudre et mélangé à de l’huile d’olive – là tous les médecins tombent d’accord), contre la perte de mémoire et le mal de dents (en portant comme bracelet une dent de l’animal) mais aussi pour soigner les enfants (7 jours d’enfumages avec le poil de son dos). Son testicule assaisonné sous sel et avalé avec du miel est un remède pour le foie, sa rate soigne la diarrhée, alors que sa chair est un remède contre la toux ».  Bref, dans  la hyène, comme dans le cochon, tout est bon.

Extraits de leur contexte, à l’époque du politiquement correct, ces propos peuvent paraître déplacés : « Pauvre hyène, il n'y a pas à rire … ». Je revendique le droit de traiter ces matériaux folkloriques avec un peu d’ironie. Je le considère même comme un acte de militantisme.

* Quaderni di Studi Arabi Nuova serie, n. 14 – 2019 L’Arca di Noè. Studi in onore di Giovanni Canova (professeur de Langue et Littérature arabe à l’Université  "L'Orientale" de Naples, qui passe la direction de la revue à ses collègues).

** Quaderni di Studi Arabi, op. cit. p. 217-242

vendredi 18 février 2022

Rudolf Steiner et les rats


 

On peut reprocher plein de choses à  Rudolf Steiner, «polygraphe et occultiste autrichien » (Wikipédia),  mais pas qu’il manquait d’imagination. Voici la stratégie qu’il nous propose (ou qui nous est proposée en son nom), pour lutter efficacement contre les campagnols.


J’ai extrait ce  fragment du document suivant :

BArbo io Infos


mercredi 16 février 2022

L’animal et la mort

 


Je trouve que le dernier ouvrage de Charles Stépanoff consacré à La mort animale mérite vraiment d’être lu*. Sa reconstitution historique de la chasse en France est excellente, agréable à lire et très didactique. Elle donne des éléments précieux pour comprendre la contemporanéité. Par rapport à ce que je crois avoir vu dans le cadre de mes enquêtes ethnographiques les convergences ne manquent pas. Les divergences non plus. Ce qui est tout à fait normal. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

*  L'animal et la mort. Chasse, modernité et crise du sauvage. Paris, éditions de la Découverte, 2021.

lundi 14 février 2022

Qui est le plus rural ? (Ruralités contemporaines)*.

 

Je suis un rural

Tu es un rural

Il est un rural

Nous sommes des ruraux

Vous êtes des ruraux

Ils sont des ruraux

 

Je suis le plus rural du monde

Tu es le plus rural du monde 

etc.


C’est important, aujourd’hui, d’être un rural !

 

* Pour ceux qui voudraient suivre la séance  du séminaire  "Ruralités contemporaines en question (aujourd'hui à 11h), voici le lien : https://bbb.ehess.fr/b/sop-lhm-oav-qy4

samedi 12 février 2022

Morts animales

 




Giovanni di Francesco : La Chasse, 1450-1460

Annonce :

Le 14 février à 17h30 aura lieu, à l'amphithéâtre Rouelle, (MNHN, Jardin des Plantes)  une discussion entre Sergio Dalla Bernardina, auteur d'un ouvrage intitulé La langue des bois paru en 2020 dans la collection Natures en Sociétés des Publications Scientifiques du Muséum, et Charles Stépanoff, auteur de L'animal et la mort, paru en 2021 aux éditions de la Découverte.

La discussion sera animée par Vanessa Manceron (CNRS) et Hélène Artaud. Pour ceux qui ne pourraient pas s'y rendre un lien figure ci-dessous.

https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_YzFhZjdlMGItMTc1OS00YzA4LTljYjYtMjYwZDBmZTMzMjU2%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22d0e03c67-e3f8-40c1-a4c9-42041d74b08e%22%2c%22Oid%22%3a%2284cf7e62-6ef6-4e8e-a8ec-1053d507f3c5%22%7d