Humains ouverts sur le monde mais pas trop en voie d'acclimatation
Ce qui différencie
l'homme de l'animal, selon Martin Heidegger, c'est que l'animal n'est pas ouvert sur le monde. Comme le
rappelle Elisabeth de Fontenay dans son important ouvrage consacré au statut des animaux dans la pensée
occidentale, la thèse d'Heidegger est que "La pierre est sans monde,
l'animal est pauvre en monde, l'homme est configurateur de monde" . "L'essence
de l'animalité pour Heidegger, poursuit la philosophe, réside dans l'hébétude, l'accaparement,
l'obnubilation".
Il suffit de penser que cette
hiérarchisation vaut
aussi au sein de notre espèce
(certains humains sont "ouverts sur le monde", d'autres sont
"pauvres en monde") pour être en phase avec le National-socialisme (et accepter sans problème, en 1933, le rectorat de l'Université
de Fribourg). Mais Heidegger, dira-t-on,
n'a jamais affirmé que certains humains sont "pauvres en monde". Encore heureux.
Elisabeth de
Fontenay, Le silence des bêtes. La
philosophie à l'épreuve de l'animalité, Paris, Fayard, 1998 p. 661 et suiv.
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