"Amici dei
miei amici buongiorno", disait Angelo Lombardi en ouverture de son programme télévisé qui, à partir de 1956, alimenta l'imaginaire animalier transalpin pendant une
dizaine d'années. Les amis en question étaient des animaux, notamment exotiques.
Lombardi, d'un air calme et captivant, présentait indifféremment un bébé crocodile, un piton, un
pélican .... Lorsque l' "ami" commençait a en avoir marre, le présentateur appelait
son adjuvant askari (sorte de "boy" hérité de son passé colonial)
pour qu'il ramène l'animal hors-champ :
"Andalù, portalo via! (emmène-le"). C'était un programme hautement didactique, dans son genre,
qui nous apprenait à la fois quelle devait être la place des humains, celle des
animaux et celle des noirs*.
*Je reviendrai sur
Cita, le singe-mascotte habillé en fillette que je trouvais à l'époque particulièrement
sympathique.
« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle,car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »
RépondreSupprimerAimé Césaire
Extrait du Cahier d'un Retour au pays natal
Je pense que les "animalistes" contemporains auraient du mal à opposer, comme le fait Aimé Césaire, l'homme qui crie et l'ours qui danse.
RépondreSupprimerJe crois que le douloureux silence de l'ours ressemble à celui d'Andalù et que ce sont beaucoup de cris étouffés, mais la sensibilité d'Aimé Césaire s'est imposée à moi à ce moment-là.
RépondreSupprimerVous avez raison. Intermédiaire entre les deux mondes, Andalù était montré comme un ours.
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