Extrait du film De la tête à la queue
Aujourd'hui, on nous montre la mise à mort des animaux domestiques pour dénoncer les mauvais traitements qui leur sont infligés. On nous la montre aussi, parfois, à des fins instrumentales, pour stigmatiser les
communautés qui, à notre époque, "continuent à pratiquer l'abattage rituel".
On peut montrer cet
acte sanglant avec un esprit différent, en documentant le contexte d'une
pratique qui dans les sociétés
traditionnelles, loin d'être "simple", était pourtant "normale".
C'est bien le cas
du film DE LA TETE A LA QUEUE que
la plasticienne et scénographe Florence Evrard nous présentera le 12 décembre dans le cadre du séminaire "L'appropriation
de la nature entre remords et mauvaise foi. La prédation comme spectacle" - 2e et 4e lundis du mois de 15 h à 17
h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2016 au 12 juin 2017.
"Année 2000, dans la petite ferme familiale des
Juille, on tue encore le cochon comme autrefois, mais cette fois ci c’est la
dernière fois. Je décide de filmer ce moment. Le film explore les nombreuses
étapes, depuis le sacrifice de l’animal jusqu’à sa transformation en
nourriture.
Les protagonistes sont âgés, la propriété n’est pas
reprise par les enfants : tout le monde est conscient que c’est la fin
d’un mode de vie, d’une façon d’être, de parler… d’un monde ; celui de la
paysannerie. Pourtant chacun s’applique à jouer son rôle le mieux possible avec
tendresse et âpreté… la verve comique
n’étant jamais loin".
Durée 52 min. Documentaire.
Lieu de tournage :
Meilhards 19510/ Corrèze
Année de tournage : 2001
Réalisation & images :
Florence Evrard
Prise de son : Florence
Laudicina
Montage : Olivier Vigneron
Avec:
Denise & Armand Juille, René
Eyssidieux, Robert & Marcelle Marcilloux
" Quelle horreur" diraient les filles de mes petits-enfants... mais je garde un excellent souvenir de ce moment où "on tue le cochon" alors que j'étais enfant (5/6ans ?) dans mon village charentais du pays du cognac ( et pineau !).
RépondreSupprimerJe me souviens du monde dans la cour, du petit tablier blanc que l'on m'´avait fait pour ne pas salir mes vêtements car j'avais le droit de "tripoter"..., des odeurs de cuisine (pour cuisiner la pire)... etc, absolument aucun souvenir de violence. Mais nous n'avions pas élever le cochon ! Mes grands-parents élevaient des lapins pour consommation personnelle et vente, et je n'avais aucun état d'âme à tenir les pattes arrières de ce pauvre lapin qu'on egorgeait pour en récupérer le sang dans un bol où il y avait un peu de vinaigre... pour le lapin sauce rouillouse... que je cuisine encore... mais seulement en Charente....
Un cinéphile de mes connaissances (!) me rappelle, entre autres films, "Benny' vidéo de Michael Haneke...
RépondreSupprimerJe crois l'avoir déjà écrit quelque part ici mais je me rends compte que je suis devenu insensible à la vue du mouton que l'on abat et transforme en viande en deux temps trois mouvements dans les régions rurales de Mongolie. Je n'aurais pas écrit la même chose étant enfant je suppose. Mais les enfants mongols jouent avec les pattes avant que leurs parents n'en brûlent les poils et les mettent à bouillir (avec la tête préparée de la même façon) pour cuisiner un plat qui change un peu du quotidien. Et comme dans le cochon, dans le mouton aussi tout est bon, même les crottes que l'on récupère une fois sèches et bien tassées pour se chauffer.
RépondreSupprimerJe serais plutôt heureuse de me réincarner en bon cochon fermier élevé à l'air libre, sachant que je pourrais contribuer à des moments de bonheur, par exemple lors de réunions familiales réussies, ce qui n'est pas gagné d'avance, si possible de ma descendance. J'aurais toutefois la faiblesse de demander une caresse amicale de la part de mes sacrificateurs, et dans les regards, puis dans les papilles gustatives, attendrissement et gratitude.
RépondreSupprimerJe pense comme vous ou presque. J'ai cuit des poivrons, ce midi. En ouvrant la porte du four j'ai regardé de près un morceau particulièrement vivant et grassouillet. Je me suis dit : "Si j'étais un morceau de poivron, est-ce que je préférerais qu'on me laisse achever tranquillement mon cycle dans le règne végétal ou aimerais-je bien me lancer dans une "joint-venture", à savoir être mangé par un humain et passer ainsi (dans mon futur cellulaire voire plus) du végétal à l'animal"?
SupprimerTape amicale : (en espérant que ça marche cette fois)
RépondreSupprimerhttps://68.media.tumblr.com/0a2aba12ce89cd2b4e57e681edb43a03/tumblr_ohsu51hVaB1s02vreo1_400.gif