Carte postale des années 1950
Cette fois je dois exprimer
mon admiration pour deux vidéos diffusées par le quotidien La Repubblica. Le spectacle est saisissant.
Dans la première,
toute récente, on voit (et on entend) cinq loups qui hurlent à la lune. Je pensais qu'il s'agissait d'une simple façon de parler alors que, dans le film, les loups semblent hurler à la lune pour de vrai. Pourquoi le font-ils?
On connaît les nombreuses légendes
consacrées à ce sujet (je vous en épargne la liste), ainsi que des explications rationalistes ("C'est que
dans ces nuits très claires ils sont très actifs et hurlent plus que d'ordinaire ..."). La scène en tout cas, est
tellement captivante que dans la commune de Vagli di sotto (Province de Lucca) on
va organiser, d'ores en
avant, "delle comitive per vedere e ascoltare direttamente i nostri
maestosi animali" ("des groupes pour voir et écouter directement nos
animaux majestueux").
"Nos
animaux" à qui ? "Et bien ... à nous. À partir du moment où le loup
devient intéressant, il est à nous. Nous et le loup nous sommes pareils, tout
aussi magiques et charmants". "Nos animaux sont plus majestueux que
les vôtres (Vive l'Italie, vive la Toscane, vive le terroir, vive le canis lupus italicus)".
Faut-il laisser
tranquilles ces représentants de l'autochtonie à quatre pattes menant discrètement leur vie
dans les bois? Non, il faut aller leur casser les pieds à chaque pleine lune.
Cela peut appeler des touristes et mettre de l'animation dans ces landes
désolées.
Victor Segalen en
voulait aux écrivains "exotisants" qui bradent le mystère de l'altérité en
invitant les touristes à coloniser le monde. Il les appelait les "proxénètes
de la sensation du divers".
Je considère les animateurs/nature d'aujourd'hui
comme des "proxénètes de la sensation du divers animal et végétal".
Je parlerai bientôt
du second reportage de La Repubblica.
http://video.repubblica.it/edizione/firenze/luna-piena-i-lupi-ululano-in-branco-ripresi-dalle-telecamere-nascoste/262896/263254?ref=HRESS-12
Je ne sais si la commune de Vagli di Sotto a un syndicat d'initiative, mais on pourrait leur suggérer de rajouter des petits chaperons rouges et quelques grands-mères pour corser leur appel aux touristes...
RépondreSupprimer