Karine Bonneval, "Les admirables" (photo Eric Sanders)
On est toujours un
peu troublé face aux œuvres de Karine Bonneval (c'est bien son but, j'imagine).
Il y quelques temps, à la Maréchalerie (Versailles), elle nous proposait des
plantes améliorées en invitant le
Bon Dieu, implicitement, à réviser
sa copie. Cette fois, au Centre d'Art et de Nature de Chaumont sur Loire, elle nous présente des agaves dorées à
la feuille.
Ces créatures
artificialisées me font
penser au film Goldfinger (James Bond) et à la séquence
célèbre où on découvre une femme
nue peinte en or. L'effet de la dorure, dans le film, est frappant,
les conséquences aussi. Les
agaves, nous assure l'artiste, ne meurent pas, elles s'adaptent. Elles en sont
même ravies, qui sait ?
Cela me rappelle
aussi les dents en or, plus belles
que nature, peut-être, mais un tantinet macabres.
Oh!!! Mais ces créatures sont parfaitement décadentes ! Incroyable ! Cela me fait penser à la tortue de des Esseintes.
RépondreSupprimerMoi aussi !
Supprimeroh mais c'est exactement une des sources d'inspiration pour ce travail des "phylloplasties": Elle ne bougeait toujours point, il la palpa ; elle était morte.
SupprimerIl est important ici que les plantes résistent à mes attaques et continuent leur croissance.
Peut-être connaissez-vous d'autres romans de la littérature fin-de-siècle, mais ils regorgent de plantes "surnaturelles" et contre-nature qui pourraient vous intéresser. Je pense, par exemple, à l'ouvrage Les Hors-nature, de Rachilde.
Supprimermerci de votre conseil, je ne connaissais pas. Je prends d'autres références avec joie ! Egalement certaines nouvelles de J G Ballard
SupprimerOh! mais j'ai de nombreuses références en stock!! Je travaille actuellement, en thèse de littérature comparée, sur l'horticulture dans la littérature et l'iconographie de la fin du XIXe siècle!
SupprimerA voir cette photo je me suis dit "c'est peut-être cela l' "Allégorie du patrimoine (naturel)"". Mais alors espérons que tous les candidats à la patrimonialisation ne finissent pas comme le roi Midas...
RépondreSupprimerEt les dents en or, certes très macabres, avaient des collectionneurs,,, hélas !
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette artiste... quelques recherches plus tard..
RépondreSupprimerhttp://www.lachatregalerie.com/show.php?show_id=309&language=1
chez l'humain le piercing est un acte volontaire...
Ce que j'aime, dans la poétique de Karine Bonneval, c'est qu'elle nous invite à explorer les frontières étiques de notre rapport au vivant. Je résumerai ma réception de son œuvre (ce qui est très subjectif, bien entendu), dans la formule suivante : qui suis-je pour faire de la morale sur le sort d'un végétal? Est-ce que le fait de m'apitoyer sur le destin de certaines plantes (et tout particulièrement celles des autres), rend moins graves mes turpitudes? N'aurais-je plus le droit de donner une forme à ma kentia et de limiter les ambition expansionnistes de mon ficus (qui n'ont pas demandé ni l'une ni l'autre mon intervention)? "Est-ce que si je coupe une branche de sapin et je la peins en or je deviens un tortionnaire nazi?"
RépondreSupprimerOui, je suis d'accord... car après avoir été troublée par ces "boucles de feuilles" , j'ai regardé le sapin que j'ai déguisé pour Noël avec un autre œil il ne m'avait rien demandé lui non plus...
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