samedi 17 décembre 2016

Créations dualistes : encore sur le chien et le chat




Chien rouge  (Jeff Koons) 

"D'après la légende, populaire chez les Bretons, de création dualiste, Dieu fit le cheval, et le Diable l'âne; Dieu a fait la vache, et le Diable la chèvre; Dieu a fait le taureau, et le Diable le bouc. (...). Le proverbe provençal : "Li chien soun dóu bon Dieu et li cat soun dóu diable" suppose aussi une croyance analogue.  (Paul Sébillot, Le folklore de France - La Faune,  [1904-1906 ]Paris, Imago, 1984, p.  89.


Le diable, dans ce sens, est un copieur, et le chat un chien mal réussi.  

5 commentaires:

  1. Le chien, masculin, solaire, le chat, féminin, évaporé sous la lune. Chien mal réussi, "garçon manqué". Cette expression, politiquement incorrecte, souligne le manque en même temps que l'échec . Un garçon manqué, ce peut être une fille qui affirme sa part masculine parce-que le garçon qu'elle aurait (aussi) voulu être lui manque, ce peut-être, avant tout, qu'elle perçoit qu'il manque un garçon à ses parents, (même s'il y en a déjà dans sa fratrie). Le monde est phallocrate. Un garçon c'est mieux. Je ne crois donc pas à une symétrie avec les "filles manquées", expression beaucoup moins usitée et plutôt politiquement correcte cette fois. Comme le faisait observer Adrien à propos de la femme "rennes" (des ténèbres), on dévalorise l'homme en le féminisant. Tout au plus lui accordera-t-on une "sensibilité" féminine quand il s'est déjà bien affirmé comme artiste. Je verrais les filles manquées, (et là, je fais moi-même encore sortir les garçons de la sphère privée en leur attribuant une mission cosmique) comme l'expression du manque de dimension universellement tragique que représente l'infanticide féminin de tous temps et en tous lieux, mais quand même, l'Inde et la Chine..

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    1. C'est intéressant votre réflexion Armelle, même si je ne vois pas trop le rapport avec le chien et le chat. Je ne sais pas si une fille "garçon manqué" exprime une part masculine qui lui manque ou se conforme au désir de ses parents. C'est peut-être qu'elle a aussi envie de se débrouiller, de changer une roue et de plaire à son père (je vous rejoins), et oui la société est phallocrate, dans le sens où si une fille est autorisée par son père à se comporter avec autant de liberté qu'un garçon, elle est taxée de "garçon manqué" sous entendu lesbienne, par des hommes qui veulent qu'une fille soit fragile et les conforte dans leur altérité d'homme dont elle dépend. Si on ne joue pas le jeu de ce miroir (pas très horizontal), c'est déroutant au mieux, ou méprisable au pire, comme dans le cas des "filles manquées".

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  2. Il me semble que la "sensibilité" féminine n'a jamais été évoquée chez des artistes reconnus comme Rodin, Picasso, Riviera par exemple... hommes "dévastateurs" s'il en est pour celles qui les ont croisés
    Les "garcons manqués " peuvent procréer, les "filles manquées " non et les filles manquantes deviennent un problème pour certaines sociétés.
    Quant au Diable copieur, je trouve qu'il s'est bien débrouillé : je me demande finalement si ce n'est pas lui qui a commencé la création sans se prendre au sérieux et que Dieu, un jour où il n'avait pas trop d'humour, a voulu remettre de l'ordre dans tout ça ?

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  3. Barbara : "Est-ce Dieu, est-ce diable, vraiment, je ne sais pas. Mais pour tant de beauté, merci, et chapeau bas!"

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  4. Léo Ferré :
    "LA MELANCOLIE
    C'est un chat perdu
    Qu'on croit retrouvé
    C'est un chien de plus
    Dans le mond' qu'on sait..."

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