"C'e n'est pas
une bataille, c'est une guerre ethnique"
Je reviens sur les
loups de l'article précédent. Ils n'hurlent pas à la lune, peut-être, toujours
est-il qu'ils hurlent tous ensemble. Et ce réflexe mimétique fait un peu peur (sauf aux vrais
connaisseurs, bien entendu, dont je ne fais pas partie).
De nombreux auteurs,
de Gustave le Bon à Elias Canetti,
ont présenté la foule comme une meute effrénée soumise au pouvoir
charismatique d'un meneur. C'est le sentiment que nous inspire une vidéo publiée dans la Repubblica du 3 décembre 2016. On y voit le chef des supporteurs de la Lazio (équipe
du calcio péninsulaire) haranguer les
footballeurs en vue du derby avec
la Rome : "Ricordate che per
noi questa non è una battaglia, è una guerra etnica": "Rappelez-vous
que pour nous il ne s'agit pas d'une bataille mais d'une guerre ethnique".
Vers la fin du sermon ces propos délirants perdent leurs propriétés langagières pour fusionner dans un hurlement
collectif. Pas besoin de clair de lune pour brailler tous ensemble.
Le suffrage
universel est "le moindre mal", certes, mais parfois on peine à l'apprécier.
http://video.repubblica.it/sport/lazio-il-capo-ultra-incita-i-calciatori-il-derby-e-una-guerra-etnica/261421/261748
"Les nuits de la pleine lune, lorsqu'un nuage de poussière planait au-dessus des trottoirs, étouffant les lueurs pâles de la nuit, on se retrouvait au bord du terrain vague pour se raconter des histoires. Au coin de la rue, dans le café de monsieur Pinto, le diable en personne avait l'habitude de boire du raki dans une outre en peau de chauve-souris. Dans les forêts du quartier Hatikva des lions rôdaient, qui pouvaient mettre à terre un cheval d'un seul coup de griffe. Dans le grenier de la maison de Salamon Kabili vivait un hibou vieux de mille ans, qui jetait un sort à quiconque osait l'approcher. (...) Le monde était en guerre et nos secrets les plus vastes surgissaient du fond du terrain vague pour se quereller dans l'obscurité de la nuit." "Le Hibou". Nissim Aloni.
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