En matière
de remords, en ce qui concerne les grenouilles, c'est encore pire que pour les escargots. Pour tuer les
grenouilles, normalement, on les décapite. On sait à quel point, dans le passé,
nous avons aimé assister aux décapitations.
Pendant des siècles nous avons suivi avec délectation les derniers sursauts des criminels (grands, petits et
moyens) exécutés un jour de fête sur la place de l’église ou du marché. C’était édifiant, atroce et
excitant à la fois, et il fallait
bien un public. Le Bon Dieu aussi était d'accord. Nous avons même
eu droit à des spectacles de luxe comme, par exemple, le supplice d’un roi et de sa moitié. Ils l’avaient bien
cherché, paraît-il.
Mais les
grenouilles, elles, n’ont rien
cherché du tout. C’est nous, au contraire, qui les avons cherchées, trouvées,
ramassées une par une, déposées dans un panier et ramenées à la maison.
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