dimanche 17 mars 2019

Traumatisme de guerre (aux innocents) 5 : l’affaire des grenouilles




 

En matière de remords, en ce qui concerne les grenouilles,  c'est encore pire que pour les escargots. Pour tuer les grenouilles, normalement, on les décapite. On sait à quel point, dans le passé, nous avons  aimé assister aux décapitations. Pendant des siècles nous avons suivi avec délectation  les derniers sursauts des criminels (grands, petits et moyens) exécutés un jour de fête sur la place de l’église ou du  marché. C’était édifiant, atroce et excitant à la fois,  et il fallait bien un public. Le Bon Dieu aussi était d'accord.  Nous avons même eu droit à des spectacles de luxe comme, par exemple,  le supplice d’un roi et de sa moitié. Ils l’avaient bien cherché, paraît-il.

Mais les grenouilles, elles,  n’ont rien cherché du tout. C’est nous, au contraire, qui les avons cherchées, trouvées, ramassées une par une, déposées dans un panier et ramenées à la maison.

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