Après
mes quatre coming out (j’ai vu souffrir à cause de moi un poulpe, une araignée de mer, des
escargots et des grenouilles) et avant de continuer la liste, j’ai
envie de poser à nouveau la question de départ. Est-ce que celui qui mange un
poulpe tué par quelqu’un d’autre est plus sensible que celui qui mange un
poulpe tué par lui-même ?
Est-ce que passer sous silence les souffrances du poulpe qu’on a zigouillé est une marque de
sensibilité ? Tout dépend des intentions. Je peux parler de la souffrance
des animaux pour me délecter, je peux le faire pour exorciser l’événement troublant
dont je suis à l’origine et
chercher à me déculpabiliser, je peux le faire pour que cela s’arrête.
Ce qui complique les choses, c’est que toutes les intentions ne sont pas conscientes.
* Je
provoque, bien entendu, plus j’en parle, plus ces gestes habituels et innocents dictés par des raisons alimentaires me semblent des vrais
massacres. Et pourtant je ne désiste pas. Je m’apitoie et je mange. Doctor Jekyll and Mister Hyde.
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