samedi 22 août 2020

Cave canem (ours atypiques, loups atypiques, chiens atypiques)

 

 

Descendants du loup en train de surveiller  un troupeau de moutons

 

Préalpes de Vénétie. Fragment de conversation saisi dans un refuge au milieu des nuages :

 

-       Auriez-vous le numéro du berger ?

-       Je vais voir. C’est à propos du chien ?

-       Non. Quel chien ?

-       Le chien blanc qui attaque les promeneurs. Il a fallu le ramener en bas, il commençait à exagérer.

 

Un chien à problème, sans doute. Heureusement que les autres sont tous très gentils.*

 

*On n’y comprend plus rien, finalement : suis-je en train de me contredire en déclarant qu'il ne faut pas craindre les  loups mais qu’il faut avoir peur des chiens de berger ?  Ma position est la suivante : la possibilité d’être agressé par un loup au cours de mes promenades alpestres me paraît, pour l’instant, de l’ordre du fantasme. Quelque chose me dit, cependant,  que même chez nous, prochainement, des loups de plus en plus admirés, bichonnés, ovationnés  (de plus en plus nombreux et domestiques à la fois) commenceront à attaquer les humains. Ce n’est qu’une prophétie, certes.  Ceux dont il faut avoir peur, pour l’instant, sont les chiens de berger censés défendre les troupeaux des attaques des grands prédateurs. Il s’agit de  chiens particulièrement agressifs – rendus nécessaires par le retour des ours et des loups - qui contribuent, avec l’installation des caméras de vidéosurveillance, des enclos, des barbelés etc. à la militarisation des espaces naturels. Bref : vive les loups et bonjour la Wilderness !  Derrière la rêverie féérique d’un équilibre écologique reconstitué, j’insiste,  se cachent (aussi)  des motivations peu honorables, liées au goût pour la violence, et à la gestion du pouvoir.

1 commentaire:

  1. Cet article traduit bien mon ressenti. (merci pour la traduction).Je lis bien souvent chez les défenseurs des grands prédateurs que l'homme est bien pire, bien plus dangereux que le loup... j'observe, sans outils d'analyse, les changements dans la société et les changements dans la relation de l'homme à son milieu. Il est difficile de faire la part des choses entre le pouvoir de destruction d'une société moderne sur la nature, et le pouvoir de destruction de certaines pensées nouvelles (moderne?) sur un mode de vie autochtone (anachronique?). Mode de vie connaisseur et respectueux, malgré tout, de son environnement. De prédateur omnivore, une partie de l'humanité tend à renier la part carnée de son identité. Finallement, que l'on s'identifie aux modes de vie ancestraux, ou que l'on défende des valeurs plus contemporaines, qui doit-on plus craindre? Le loup? Le chien? ou de son propre cousin: hommo-machin-chose?...

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