vendredi 4 septembre 2020

(Ba)lanceurs d’alerte infiltrés dans le milieu

 

Je tombe sur ce tweet. Il m’interpelle. Ce n’est pas son contenu qui me dérange, mais sa forme (qui recèle des contenus moins évidents mais tout aussi importants).  J’ai la plus grande admiration pour les lanceurs d’alerte, ces individus courageux qui bravent les interdits, et souvent le sens commun, en criant  haut et fort ce  que l'on cherche à cacher*. J’en profite, au passage, pour rappeler que Julian Assange est toujours en prison**. Je suis donc attristé par le galvaudage de ce néologisme ("lanceur d'alerte" est une expression toute récente) trop souvent employé pour  anoblir des comportements équivoques. À ce rythme n’importe quel délateur («mouchard », « balance », « donneur », « indic », « poucave », « sycophante », « cafard », « collabo », « traître », « Judas »***) devient un lanceur d’alerte.

 

* Ils ne hurlent pas avec les loups, ils ne titillent pas l’angélisme et le voyeurisme ambiants.

** On pourrait qualifier Julian Assange de balanceur balancé (et j’arrête-là parce que ça nous amènerait très loin. Certains auront compris ce que je suis en train d’insinuer). 

***  Source : Wikipédia

8 commentaires:

  1. Quoi qu’il en soit, le terme « infiltré » reste approprié et désigne aussi des personnes qui prennent des risques, parfois considérables.
    Dénoncer la cruauté est toujours légitime.

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    1. Dénoncer la cruauté est toujours légitime. Oui! On ne peut aller contre, c'est un argument irréfutable!

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    2. Celui qui dénonce un acte de cruauté (et je n'ai rien à lui reprocher) n'est pas forcement un "lanceur d'alerte". La nuance est essentielle.

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  2. De mon coté, j'ai marqué l’arrêt sur une vidéo d'Hugo Clément, qui présentait un chasseur dont les propos prêtaient à l'indignation. Je me suis dit que cet individu était probablement représentatif de l'ensemble des chasseurs...Et qu'il y avait donc toutes les (bonnes) raisons de stigmatiser ceux-ci.

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    1. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je comprends parfaitement que l’on puisse détester les chasseurs. C’est une orientation qui s’explique. Je la trouve légitime et je dirais même, à notre époque, « normale ». Personnellement, tout en reconnaissant que parmi les chasseurs on trouve un certains nombre des énergumènes (et ils ne sont pas rares), je n’ai rein a priori contre la chasse. Mon objectif est de sortir du manichéisme et de complexifier le débat.

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