dimanche 6 septembre 2020

Jouer (Les animaux de compagnie : des objets transitionnels?)


J’ai toujours été intrigué par ce jouet à ressort. Si on pousse à fond,  l’animal s’écroule comme un mort. Si on relâche, il retrouve sa prestance initiale. Si on presse le ressort plus légèrement, on peut lui faire assumer les positions que l’on veut.

Qu’est-ce qu’on aime dans ce jouet fragile et captivant? Certains aiment voir la bête ressusciter : "Il était  mort ... mais il a survécu ...".  Les plus méchants, peut-être, aiment la voir succomber une, deux, trois, dix fois : "Oh le pauvre cheval ... c'est indigne ... il faut regarder, il faut montrer, il faut faire quelque chose ..."*. D’autres encore, je crois, aiment le sentiment de toute-puissance, de domination absolue, que sa manipulation procure: « Je suis le Démiurge : je te tue, je te ressuscite, je te fais adopter les poses les plus tristes, les plus tendres, les plus embarrassantes, les plus acrobatiques. Je te protège, je te pomponne »**.

Tout comme avec les animaux réels.

 

C’est la rentrée. Je profite de cette occasion pour m’accorder une semaine de vacances. Le blog rouvrira  le 14 septembre

 

* Mais non, cela n'existe pas. Chez les chasseurs, éventuellement …

** On peut imaginer  plein de motivations moins odieuses que celles que j'évoque ici, bien évidemment.

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