jeudi 19 janvier 2023

Au nom du vivant (annonce)

 

UE286 - Séminaire De l’humain animalisé au vivant humanisé


Lundi 23 janvier de 12h30 à 14h30, Campus Condorcet-Centre de colloques, Salle 3.06, Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

 

Karine Bonneval "Saccharumania"

 

 

André Micoud

 

De quoi « le vivant » est-il le nom ?

 

A partir d’un examen de l’histoire de l’apparition des noms et de leurs usages, avec ce qu’ils entraînent avec eux à la fois de percepts, de concepts et de préceptes, je me propose d’interroger la signification de l’usage du substantif Le vivant dans les discours actuels tant de l’écologie (avec le concept de la biodiversité), que de la biologie (avec les pratiques de la brevetabilité). Ce sera pour moi l’occasion de revenir sur plusieurs de mes travaux sur des objets concrets aussi divers que les associations de protections de la nature, l’évocation des différents patrimoines, les OGM, les changements des rapports aux animaux…. Je me demanderai pour finir, avec l’anthropologie cette fois, si l’expression des formes de vie (au pluriel) ne permettrait pas de mieux échapper aux risques de toutes les ontologies identitaires.

1 commentaire:

  1. Je serai content d'y assister. L'interrogation finale est intéressante, parce qu'elle renvoie (si j'ai bien compris), à une idée performative du langage : changez le substantif, vous changerez le sens où la représentation de ce qu'il désigne. Toutes proportions gardées, cela me rappelle l'expression "conflit de haute intensité", qui remplace souvent le mot "guerre", mais qui ne change rien à ce qu'est la guerre. Bien sûr, un anthropologue, un linguiste ou quiconque doué de bon sens peut percevoir ce que l'euphémisation, la périphrase volontaires, ou tout simplement l'usage d'un mot plutôt que d'un autre peuvent avoir de sous-entendus politiques. Je ne suis pas sûr qu'un changement de substantif ou d'expression permette d'échapper aux risques d'ontologies identitaires : elles auront tôt fait de s'adapter et de reprendre à leur compte n'importe quel glissement sémantique artificiel, n'importe quelle entreprise pédagogique, précisément parce qu'elles ne s'embarrassent ni de des faits, ni de la bonne foi. Là-dessus, j'aurais tendance à être légaliste, parce que la loi me semble encore la solution la moins mauvaise, en tout cas dans un pays comme la France, où il n'existe pas de délit d'opinion (du moins pour le moment), pour tenir en respect certaines menaces : vous avez le droit de dire "vivant" ou "formes de vie", d'être réactionnaire ou libéral, mais vous n'avez pas le droit de faire n'importe quoi. Mais j'admets que ce n'est pas une réponse anthropologique !

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