« Ah ça ! me direz-vous, puisque le gibier est si rare à Tarascon, qu'est-ce que les chasseurs tarasconnais font donc tous les dimanches ? Ce qu'ils font ? Eh mon Dieu ! ils s'en vont en pleine campagne à deux ou trois lieues de la ville. Ils se réunissent par petits groupes de cinq ou six, s'allongent tranquillement à l'ombre d'un puits, d'un vieux mur, d'un olivier, tirent de leurs carniers un bon morceau de bœuf en daube, des oignons crus, un saucissot, quelques anchois, et commencent un déjeuner interminable, arrosé d'un de ces jolis vins du Rhône qui font rire et qui font chanter. Après quoi, quand on est bien lesté, on se lève, on siffle les chiens, on arme les fusils, et on se met en chasse. C'est-à-dire que chacun de ces messieurs prend sa casquette, la jette en l'air de toutes ses forces et la tire au vol avec du 5, du 6 ou du 2 - selon les conventions. Celui qui met le plus souvent dans sa casquette est proclamé roi de la chasse, et rentre le soir en triomphateur à Tarascon, la casquette criblée au bout du fusil, au milieu des aboiements et des fanfares ». Alphonse Daudet - Tartarin de Tarascon.
Même là où le gibier
ne manque pas, l’exubérance pyrotechnique de certains chasseurs peut aller au-delà du tir sélectif et du prélèvement ciblé*. Les
casquettes sont devenues chères, c'est vrai, mais les
panneaux routiers peuvent dignement les remplacer.
* Ne généralisons pas trop. Rien n'est plus hétérogène que la famille des chasseurs.
Quel tableau attendrissant !
RépondreSupprimerTableau de chasse (à la casquette et au panneau de signalisation).
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