Chez le poissonnier il y a deux anguilles. Je les prends en photo. Le poissonnier n’est pas content mais il me laisse faire. Je me dis : « Elles sont parties des Sargasses pour finir dans une cage aux pieds des Dolomites, c’est monstrueux ». Je songe à un poème d’Eugenio Montale qui glorifie l’anguille. Le voici dans sa version italienne (je n’ai pas trouvé de traduction) :
Je lis le poème, je repense aux anguilles et je me sens capable, malgré tout, de les manger (et avec plaisir). Je suis un monstre*
* Un monstre oui, mais sincère (dans ce cas). J'en connais d'autres, même végétariens, qui sont des
monstres tout court.
Ohhh… les petites anguilles, après un si long voyage (empreinte carbone= zéro, elles se sont transportées seules ) , étant en voie de « future »extinction ( comme tout être animé ou inanimé) , peut être que si vous disiez en les mangeant: « seigneur… il n’y en que deux « ça passerait… quand je prends une anguille à la ligne ( je sais ce n’est pas bien), qu’elle me met un souk dans mon fil , que je mets une heure à démêler, qu’elle gigote et qu’elle me glisse des doigts au moment de la mettre dans la nasse … je voudrai bien vous suivre pour la manger , par principe . Mais ça ne me dis rien, je la remets à l’eau. Mais… bon… pas mangée, mais attrapée ! Tout le plaisir n’est t’il pas là…
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