J'ai toujours du
mal avec des formules du genre : « J'appartiens à une certaine
communauté et j'en suis fier » - « Je suis Corse et j'en suis fier", par exemple (ou Breton, ou Alpin comme c'est mon cas). Si on est fier
d'être alpin, c'est qu'on aurait honte d'être né en Camargue ou
dans le Marais poitevin (« Ceux de là bas sont bien aussi, mais un peu
moins que nous ... »). Si on estime, en revanche, que tout le
monde doit être fier de ce qu'il est, alors cette fierté ne sert strictement à
rien.
Aujourd'hui c'est
la Veggie pride, jour de la fierté
végétarienne, végétalienne, vegane, antispéciste etc. En ce qui me concerne, je
suis partagé. Après tout ce qu'on dit, j'ai un peu honte de continuer à
manger des animaux. Mais je suis fier que sur le plan de la sensibilité et de
la morale, dans notre société, il y ait tant de gens meilleurs que moi.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'aimerais réagir à cet article, concernant le premier paragraphe surtout. Je ne pense pas qu'il faille voir la fierté dans les origines comme une honte pour ceux qui ne sont pas de cette origine là. Je ne nierai pas votre critique de la forme, mais dans le fond, je pense que la fierté des origines vient plus d'un passé ou d'une histoire qu'on assume et qu'on revendique. Cela n'exclut pas nécessairement les origines "autres"; c'est une façon de se revendiquer de notre histoire. Sans parler d'histoire nationale non plus (le fait de dire que l'histoire sert au roman national m'exaspère), c'est une façon de se dire qu'on vient de certains endroits avec un certain passé, une certaine identité, et qu'on revendique tout cela.
Mais on peut également ne pas être fier de nos origines et le dire (ou ne pas le dire si on en a honte). Mais cela dépend beaucoup du milieu géographique (par exemple un parisien qui dit qu'il est francilien en Province sera parfois mal vu) et social.
Qu'en pensez-vous ?
Votre critique me paraît tout à fait légitime. J'ai formulé ces considérations comme si je ne savais pas que la revendication de cette "fierté" concerne notamment des communautés et des groupes qui pendant longtemps on été injustement stigmatisés (et qui, mis à part quelques cercles de régionalistes particulièrement obtus, sont largement pluralistes). C'est que j'avais à l'esprit des mouvements qui, après avoir été stigmatisés en raison de leur choix radicaux et de leur idéalisme sont devenus, à leur tour, des "stigmatiseurs". Je pense, par exemple, à certains groupuscules d'amis des animaux qui ont pris de la taille et se sont transformés, ces derniers temps, en donneurs de leçons morales.
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