Mas 36, cliché Sergio Dalla Bernardina
Aujourd'hui j'aurais
voulu parler de cet étudiant de
géographie, habillé en marron, qu'un chasseur isérois a confondu avec un
chevreuil. Mais l'évènement,
dans sa "banalité" tragique, ne peut pas être réglé en quelques lignes. A la place, je propose une photo que je
viens de prendre au marché aux puces de Brest (le commerçant, très gentil, m'a
permis de ne pas acheter l'artefact en question). Pour quelqu'un qui, comme
moi, travaille depuis un bon moment sur les trophées et sur l'anthropomorphisation des animaux et des armes (oui, on anthropomorphise aussi les armes) il s'agit d'une
petite merveille. Ce n'est pas un fusil de chasse, il faut le préciser, mais un fusil de l'armée de terre. J'ai mon opinion sur les significations de cette "mise en mémoire" mais j'aimerais
bien que quelqu'un me donne son interprétation.
Quand même, c'est un objet très ambigu. On ne sait pas si c'est une victoire sur la guerre (ou la chasse mais c'est une arme de guerre) ou sur un ennemi dans le cadre de la guerre. Le tout se doublant en outre, à mon avis, d'un caractère phallique au moins latent.
RépondreSupprimerJe ne vois pas de latence. Je reviendrai sur le reste.
RépondreSupprimerJe n'arrive pas à voir autre chose qu'un caractère phallique manifeste, mais j'ai sans doute l'esprit un peu mal placé! J'attends donc avec impatience votre interprétation... Cette mise en scène est-elle un pied de nez à la guerre, à l'armée ou peut-être à l'ennemi?
RépondreSupprimerVous êtes comme Freud, vous voyez du sexe partout. Moi aussi, pour être franc, j'aperçois dans ce ready-made quelques résonances phalliques. Reste à savoir si cela représente le phallus de l'ennemi (voire de la proie, cela se fait, par exemple, avec le scrotum des éléphants transformé en porte-crayons), ou celui du propriétaire du trophée (un "ami très fidèle" avec lequel etc. - usage mémoriel). Mais tout ceci, en fait, est même trop évident. Il doit y avoir autre chose. On m'a dit que cet objet remplit des fonctions pratiques : à certains moments de l'année, pendant les fêtes nationales et autres récurrences joyeuses, on pose dans la cavité du canon une fleur, ou un petit pavillon.
RépondreSupprimercela pourrait-il être percu comme un trophée sur la guerre, je voudrai dire comme un symbole de victoire sur celle-ci, sur sa finalité tant attendu ? ou comme une victoire contre la violence (certes aujourdhui c'est loin d'etre le cas ...)
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