mercredi 23 novembre 2016

Tuer un (presque) humain


Un gibier pas tout à fait comme les autres 

Sur un plan zoologique la cible du chasseur est un "non-humain". Sur le plan fantasmatique les choses sont moins claires.

Je développerai cette idée à l'occasion du prochain séminaire EHESS (IIAC-Centre Edgar Morin) "L'appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi. La prédation comme spectacle". 2e et 4e lundis du mois de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2016 au 12 juin 2017.

"Tuer un presque humain" deuxième épisode.

Au cours de cette séance nous reviendrons sur le caractère récurrent, dans la tradition occidentale, des stratégies symboliques permettant de construire et de déconstruire l' "humanité" du gibier en vue de son abattage.  Le spectacle de la poursuite et de la mise à mort de la proie est d'autant plus "passionnant", sur le plan fantasmatique, qu'il a pour objet  non pas un "simple" animal mais une créature qui se rapproche de l'humain aussi bien sur le plan extérieur (grâce au jeu narratif et pictural) que par son  intériorité physique et psychologique.


La séance est ouverte au public.

Pour ceux qui lisent l'italien : voici le lien d'un article sur lequel je compte revenir prochainement (troublé par la véhémence des commentaires) :

http://video.repubblica.it/socialnews/eschilo-il-dobermann-ucciso-dai-cacciatori/259998/260306?ref=HRESS-17

2 commentaires:

  1. "La chasse est un endroit où des (presque) humains se font tuer par des (plus tout-à-fait) humains." Georges Clemenceau

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  2. A part de très vieux tontons, je ne connais pas vraiment de chasseurs. Un jour, un jeune père de famille, également féru de vieilles pierres et d'Histoire, tout en réparant la chaudière, m'a parlé de cette autre passion, coupable mais irrépressible. Il disait qu'il passait pour un piètre chasseur au sein de sa "communauté". Car pour lui, chasser n'est pas (forcément) tuer, comme il l'explique à ses enfants, qu'il initie à la beauté de la forêt, alors que les charmantes têtes blondes s'appliquent à faire mentir Jean-Jacques Rousseau en réclamant du feu et du sang. Une nuit de veille de chasse, il avait rêvé qu'il tuait un chat blanc. Ça le perturbait beaucoup. Il s'était quand même décidé à rejoindre sa bande d'Actéons (surtout éviter l'eau de la claire fontaine!). Pendant la partie de chasse, un chat blanc a déboulé devant eux, l'un un peu moins surpris que les autres, puis il a passé son chemin, en quête de gibier sans doute.

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