Un gibier pas tout à fait comme les autres
Sur un plan zoologique la cible du chasseur
est un "non-humain". Sur le plan fantasmatique les choses sont moins
claires.
Je développerai cette idée à l'occasion du
prochain séminaire EHESS (IIAC-Centre Edgar Morin) "L'appropriation de la
nature entre remords et mauvaise foi. La prédation comme spectacle". 2e et
4e lundis du mois de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14
novembre 2016 au 12 juin 2017.
"Tuer un
presque humain" deuxième épisode.
Au cours de cette
séance nous reviendrons sur le caractère récurrent, dans la tradition
occidentale, des stratégies symboliques permettant de construire et de
déconstruire l' "humanité" du gibier en vue de son abattage. Le spectacle de la poursuite et de la
mise à mort de la proie est d'autant plus "passionnant", sur le plan
fantasmatique, qu'il a pour objet
non pas un "simple" animal mais une créature qui se rapproche
de l'humain aussi bien sur le plan extérieur (grâce au jeu narratif et
pictural) que par son intériorité
physique et psychologique.
La séance est ouverte au public.
Pour ceux qui lisent l'italien : voici le lien d'un article sur lequel je compte revenir prochainement (troublé par la véhémence des commentaires) :
http://video.repubblica.it/socialnews/eschilo-il-dobermann-ucciso-dai-cacciatori/259998/260306?ref=HRESS-17
Pour ceux qui lisent l'italien : voici le lien d'un article sur lequel je compte revenir prochainement (troublé par la véhémence des commentaires) :
http://video.repubblica.it/socialnews/eschilo-il-dobermann-ucciso-dai-cacciatori/259998/260306?ref=HRESS-17
"La chasse est un endroit où des (presque) humains se font tuer par des (plus tout-à-fait) humains." Georges Clemenceau
RépondreSupprimerA part de très vieux tontons, je ne connais pas vraiment de chasseurs. Un jour, un jeune père de famille, également féru de vieilles pierres et d'Histoire, tout en réparant la chaudière, m'a parlé de cette autre passion, coupable mais irrépressible. Il disait qu'il passait pour un piètre chasseur au sein de sa "communauté". Car pour lui, chasser n'est pas (forcément) tuer, comme il l'explique à ses enfants, qu'il initie à la beauté de la forêt, alors que les charmantes têtes blondes s'appliquent à faire mentir Jean-Jacques Rousseau en réclamant du feu et du sang. Une nuit de veille de chasse, il avait rêvé qu'il tuait un chat blanc. Ça le perturbait beaucoup. Il s'était quand même décidé à rejoindre sa bande d'Actéons (surtout éviter l'eau de la claire fontaine!). Pendant la partie de chasse, un chat blanc a déboulé devant eux, l'un un peu moins surpris que les autres, puis il a passé son chemin, en quête de gibier sans doute.
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