C'était au coucher
de soleil. En marchant dans la lande, qui rappelle une prairie alpine mais
seulement en apparence, j'ai atteint
des rochers du genre : "si j'étais un druide j'officierais ici". Dans
ce décor hiératique j'ai relevé des crottes fraiches, savamment disséminées, très
semblables à celles d'un chamois. "Dans les Monts d'Arrée, me suis-je dit,
il n'y a pas de chamois". Je
me suis hissé jusqu'au rocher le plus haut (côté altitude, en Bretagne, tout est relatif) et soudain j'ai aperçu la bête. Elle regardait vers moi, immobile. Une
chèvre sauvage? Improbable. Une version herbivore de la bête du Gévaudan?
Encore moins. Je l'ai immortalisée avec mon portable et, silencieusement, j'ai repris mon chemin vers le bar associatif de Botmeur où l'on m'attendait. La bête,
sans bouger, m'a suivi du regard. J'ai pris une dernière photo à partir de la
voiture. On l'aperçoit à peine, parfaitement intégrée dans le paysage comme dans un récit de pétrification*.
* Selon certains (les désenchanteurs), il s'agirait d'un jeune bélier de race anglaise. C'est vrai que les Anglais, dans la région, ne manquent pas.
"La guerre du loup gagne l'Italie" peut-on lire dans le reportage d'Audrey Garric sur le monde.fr, je pense donc que le chamois des Monts d'Arrée est la chèvre de Monsieur Seguin...
RépondreSupprimerOui, maintenant que j'y pense ...c'est bien elle.
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