Haute-Savoie : sauvetage d'une famille de têtards*
Le cerf Gustavo ne
veut pas mourir. Il est vieux, il a des rhumatismes, s'il passait l'hiver dans
les bois il serait emporté par un bronchite foudroyante. Alors à l'arrivée de l'automne,
lorsqu'il commence à faire froid, il se rend chez Romeo, éleveur piémontais, qui l'héberge jusqu'au printemps.
L'histoire est touchante
et inquiétante dans ce qu'elle a de prophétique. En fait, si les animaux sont
des proches de l'homme - les
sauvages comme les domestiques - pourquoi leur refuser les soins que nous réservons aux humains? Je
vois ainsi venir une génération
d' "Anges des bois" (version sylvestre des "Anges des
autoroutes" qui sauvent les crapauds amoureux des roues des camions) profanant le
silence des forêts pour réconforter
les vieux mâles alpha expulsés du groupe. Je les vois en train de prolonger
la vie des mouflons grabataires, donner des cours d'orientation aux écureuils, égayer les nuits
tristes des hiboux ...
J'ai emprunté cette image au site : http://www.la-salevienne.org/CPA-max.php?Indcart=111#centre
Vous posez avec beaucoup d'élégance le problème désormais central de nos sociétés qu'est la dépendance, un paradoxe insoluble : la bonté envers les plus faibles (et destiné à le rester) est d'une cruauté sans borne par l'avilissement qu'elle produit.
RépondreSupprimerCela me fait penser, en lien également avec la publication précédente, à une belle chanson d'Angelo Branduardi, "Il dono del cervo". Sur sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=aRzzbGiZV7A
Elle existe également en français, on peut la trouver sur Deezer par exemple, pour ceux qui ne parlent pas la langue de Manzoni.
Je trouve en effet très belle la chanson "Le don du cerf". Je ne m'en souvenais pas (Angelo Branduardi était le ménestrel de mon adolescence : quel flash back saisissant..).
RépondreSupprimerL'appréhension de la fin de vie, sa propre mort en offrande, se retrouvent imbriqués dans le beau film : "la ballade de Narayama", de Shohei Imamura, qui y exposait une implacable solution traditionnelle à ces vastes sujets.
Tout ça ne manque pas de gravité, mais si je pense à des cours d'orientation pour écureuils, c'est de rire que je pleure.