vendredi 20 juillet 2018

On achève bien les caoutchoucs



Ce n’était pas prévu mais cela devint inéluctable : quelques plantes devaient quitter la maison.  Elles attendaient en silence d’être désignées. Le choix tomba sur un caoutchouc trentenaire (Ficus elastica) qui, pour la peur,  s’était fait tout petit. Je proposai à sa place un yucca, voire un ficus benjamina encore plus grand. Rien à faire : c’était le caoutchouc.  « Pourquoi moi ? J’étais si bien ici, et j’anoblissais cet espace par ma présence élégante ». En le sortant du salon il fit résistance. Le pot semblait incroyablement lourd. A chaque tournant il laissait tomber ses grosses feuilles, il y en avait partout. Après, pour nous faire de la peine,  il se pencha d’un côté et montra toutes ses racines. Il fallut se mettre à trois pour l’amener jusqu’au garage. On aurait dit un veau que l’on trainait à l’abattoir. Pour le tranquilliser je lui dis : « Ne t’inquiète pas, tu changes tout juste de propriétaire ». Il me répondit : « J’ai des mauvais pressentiments ».

Je comprends que l’on puisse ne plus manger de viande. Il faudrait faire de même avec les végétaux.   

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