La Place Wilson, à Brest, le 25 mars 2020
Qui l’aurait cru? À 9h30 du matin la place Wilson, ensoleillée, est parfaitement vide. Je n’ai pas le droit de déambuler comme d'habitude. La radio dit que la situation reste grave et qu’il n’y a pas de masques pour tout le monde. Mon esprit divague. Par association d’idées, je passe à une autre histoire de masques et de confinements. Je sais que ce n’est pas le meilleur moment pour faire de l’humour, d’autant plus que mon histoire est plutôt idiote. Je la raconte également, en guise d’exorcisme.
J’ai toujours éprouvé des
sentiments ambivalents vis-à-vis des
masques à gaz. D’un côté ils suscitent ma méfiance. Depuis mon enfance
(il y en avait deux dans le grenier, on jouait avec), je suis frappé par le décalage entre leur forme et leur fonction.
La fonction est de nous tenir en vie. Mais la forme, manifestement, est celle d’une tête de mort. Il suffit de mettre un masque à gaz pour
ressembler à un zombie. En donnant libre cours à l’imagination, en se laissant bercer par la pensée
magique, on pourrait se demander si la forme, à la limite, ne risque pas de porter préjudice à la
fonction. (À suivre)
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