vendredi 2 avril 2021

Je t’aime … moi non plus. À propos de notre amour pour les autres animaux


 

Moi aussi, à ma manière,  je suis un ami des animaux, mais je n’en fais pas tout un fromage.

A-t-on  déjà trop épilogué  autour des opacités de l’animalisme ? Ce n’est pas mon sentiment.  Je trouve au contraire que, en matière d'animaux,  l’angélisme est en train de s’infiltrer dans le monde académique et qu’il n’y a plus de place pour les rabat-joie*.

Cela me donne envie de citer un autre passage de « Zoophiles et ethnophiles. L’amitié homme-animal comme modèle de subordination » :

« En fait, sommes-nous vraiment sûrs que le grand charme de ces animaux ne réside pas, avant tout, dans leur “infériorité” ? Le discours sur “nos amis les bêtes », de ce point de vue, deviendrait à la fois un expédient pour narrer l’épopée d’une domestication réussie, pour “ontologiser” la distance homme/animal et les rôles asymétriques qui en découlent, pour se dédouaner vis-à-vis du vaincu, pour se complaire aussi dans une bienveillance exemplaire ». 

* Cf. à ce propos mon post du 13 juin 2020.

Sergio Dalla Bernardina, in L’éloquence des bêtes. Quand l’homme parle des animaux, Paris, Métailié, 2006, p. 71.

4 commentaires:

  1. J'ai l'impression que cette infériorité vient aussi de ce que la nature ne nous apparaît plus comme une menace (ce qui fait aussi partie de la domestication, en un sens) : elle serait bienveillante, organisatrice (mère nature et Dieu le père, même combat), et surtout à préserver de nos activités néfastes. C'est un peu illusoire, mais on n'échappe jamais éternellement au réel. Si les prêtres avaient le pouvoir, on les trouverait beaucoup moins tolérants ; si un ours nous tombait dessus au détour d'un sentier, on le trouverait beaucoup moins nécessaire à l'écosystème.

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  2. Les nouveaux prêtres en effet (qui ont changé de raison sociale et psalmodient, aujourd'hui, autour du vivant dont ils gèrent la concession) se révèlent tout aussi intolérants que leurs prédécesseurs. Quant aux ours, je vous trouve prophétique.

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  3. Il semble que vous soyez mandaté depuis l’enfance pour repérer ce que dissimulent les soutanes de tous coloris, fussent « des mollets de cycliste » (ce blog du 6 juin 2017).

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  4. Il est heureux de savoir que la messe n'est pas dite en ce domaine. Pour mon compte, je me rafraichi à parcourir vos homélies, ainsi que les psaumes de vos collègues et amis.Remarque: Il est inutile de vous défendre d'un quelconque mysticisme, ma comparaison était celle du fou du roi... ;) Hervé A.

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