mercredi 16 novembre 2022

Chasseurs et toréadors : même combat ?


 


Le 24 novembre, j’y reviendrai, les députés français sont censés débattre autour d’une proposition de loi portant sur  l’abolition de la corrida. Je commenterai cet événement dans mes prochains billets. Pour l’instant, je me limite à constater que j’ai du mal à me positionner.  D’un côté, je comprends les opposants à la corrida, comme je comprends ceux qui s’opposent à la chasse à courre. D’un autre côté, je comprends ceux qui aiment et défendent ces deux pratiques.  Je ne me considère pas comme  un observateur super partes, ce serait trop facile.  Moi aussi j’ai des passions triviales.  Je viens d’acheter  de la viande de cerf, par exemple, que je m’apprête à mariner dans un bain de vin,  carottes,  céleri et parfums variés   (cet été j’ai cueilli  du genévrier dans le but explicite d'aromatiser mes daubes). Et  je suis content qu’il ne s’agisse pas d’un cerf d’élevage mais d’un cerf qui a été chassé.  Cela ne m’empêche pas de reconnaître le caractère troublant des entreprises chorales,  spectaculaires, de poursuite et de mise à mort des (autres) animaux.  Je pense que l'interdiction de ces activités qui perturbent une partie de l'opinion publique (la plus sensible? la plus morale? la plus évoluée?) ne serait en fait qu’un début. Et ça m’inquiète.

2 commentaires:

  1. Vous êtes un peu comme C G Jung, qui se dit qu’il ne va pas pouvoir se contenter de l’Inconscient défini par S Freud, quand il découvre dans le délire d’un de ses patients schizophrènes, ignorant tout de la civilisation Perse, le récit du culte de Mithra.
    D’aucuns pensent que le mythe de ce Dieu solaire combattant le taureau est encore vivant dans la tauromachie.

    Armelle Sêpa

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    1. C’est une belle manière de présenter les choses, et je suis le premier à reconnaître que la tauromachie, dans la densité symbolique dont elle est porteuse, ne peut pas être réduite aux lectures simplistes proposées par la plupart de ses détracteurs. Lorsque je pense à sa dynamique, cependant, j’ai du mal à ne pas être « girardien ». À première vue c’est tout aussi réducteur, je sais, il faudra que je m’explique.

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