Lundi 12 décembre, dans le cadre du séminaire « Penser les ruralités contemporaines », nous avons eu le plaisir de visionner le court-métrage de Geoffrey Lachassagne La capture. Le rôle des capturés était assuré par les insectes. Celui du captureur* par l’écrivain et entomologiste Pierre Bergounioux. La qualité de l’ensemble m’a saisi. Confronté à ce genre de restitutions denses, précises, élégantes il m’arrive de me demander : « Qui est au fond l’ethnologue ? ». Et je réponds » : « C’est quelqu’un qui parle des mêmes choses que l'écrivain et le poète, mais de façon plus pédante ».
Les collections d’insectes font penser fatalement aux collections de
trophées. S’agit-il d’une fausse analogie? On a posé la question à Pierre Bergounioux qui a détaillé,
à sa manière, les plaisirs de la
chasse aux coléoptères et les aléas
de leur naturalisation. Il
a ensuite loué le caractère imputrescible de ses proies. À 17h30, hélas, il a fallu quitter la salle,
j’aurais aimé lui demander si les insectes aussi ont une âme, si après leur
mort elle reste accrochée à leur corps et pour combien de temps.
* Il n’est pas très beau, mais ce terme existe, j’ai vérifié. Pour le féminin, en italien, on dit catturatrice. Et en français ? Je trouve que captureuse ne sonnerait pas très bien et captureure encore moins.
ma "maman" (ce n'est pas ma mère biologique, mais j'ai adopté des mamans) croit en la renaissance des âmes sous d'autres formes. Un jour qu'elle chassait les mouches, je lui ai demandé si les mouches ne pouvaient pas être la nouvelle forme prise par les morts qui nous sont chers et si celle qu'elle s'apprêtait à estourbir ne pouvait pas être ma grand-mère... elle a répondu "oui, mais je n'aime pas les mouches", si c'était ma grand-mère, elle lui a peut-être rendu service en écourtant son existence d'insecte pour l'aider à renaître sous une forme plus ragoûtante à ses yeux...
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