samedi 9 mars 2024

Les chasseurs italiens : les premiers pantouflards d’Italie ?

 

Les chasseurs italiens (pas tous) tiennent beaucoup à leurs traditions. En Ombrie, par exemple, ils avaient l’habitude de sillonner les surfaces boisées avec leurs vaillants   4X4, question d'amener une touche de modernité au cœur du monde sauvage*. Eh bien, grâce à l’appui politique de la Ligue du Nord, comme c'est le cas pour les chasseurs  de Lombardie et de Vénétie, ils pourront conserver cette coutume et la transmettre à leurs enfants**. Vive la nature et vive la Patrie.

* « Mais on roulait très doucement, hein  … ».

** Je rappelle ma position : même chez les chasseurs il y a sûrement des passionnés de la nature qui trouvent la motorisation des espaces verts anti-sportive et contraire aux principes du « chasseur-écologiste ». Mais combien sont-ils? (C'est une question que j'aimerais poser à Monsieur Schraen et à ses collaborateurs, mais j'ai beau m'adresser à eux, ils ne réagissent jamais - les écologistes non plus, par ailleurs).  Si les "chasseurs écologistes"  étaient majoritaires, en Italie,  la proposition de la Ligue du nord  ne serait pas passée. Mais les chasseurs français sont probablement plus vertueux que leurs homologues italiens (comme les ours français, qui se comportent bien plus dignement).

3 commentaires:

  1. Vous avez raison, les « chasseurs-écologistes » ne sont pas majoritaires. Mais ma conviction, et mon expérience, est que cette sensibilité est bien plus présente qu’on ne le pense parmi les chasseurs. Ceux-là ont compris que cette voie est la seule capable d’assurer un avenir à leur passion. Le problème est que Monsieur Schraen et ses collaborateurs, comme leurs prédécesseurs, ne souhaitent absolument pas qu’elle émerge. L’ANCER (Association nationale pour une chasse écologiquement responsable), que vous connaissez certainement, a jeté l’éponge en 2017. L’archaïsme des dirigeants actuels maintient la chasse dans la caricature auprès de l’opinion publique et des médias, et conduira probablement à son délitement. Ce que je regrette infiniment.
    Yves Ferrand

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  2. Vous avez raison, les « chasseurs-écologistes » ne sont pas majoritaires. Mais ma conviction, et mon expérience, est que cette sensibilité est bien plus présente qu’on ne le pense parmi les chasseurs. Ceux-là ont compris que cette voie est la seule capable d’assurer un avenir à leur passion. Le problème est que Monsieur Schraen et ses collaborateurs, comme leurs prédécesseurs, ne souhaitent absolument pas qu’elle émerge. L’ANCER (Association nationale pour une chasse écologiquement responsable), que vous connaissez certainement, a jeté l’éponge en 2017. L’archaïsme des dirigeants actuels maintient la chasse dans la caricature auprès de l’opinion publique et des médias, et conduira probablement à son délitement. Ce que je regrette infiniment.

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  3. J’ai commencé à développer un point de vue proche du vôtre lorsque j’étais en Italie. Après une brève entente avec les représentants des chasseurs (« Ah, les ethnologues s’intéressent finalement à notre monde, il faut leur donner de la place … »), nos relations se sont vite assombries. Je les croyais capables d’accepter l’idée qu’une recherche sérieuse, dans n’importe quel domaine, implique aussi des considérations critiques. Et j’étais persuadé que l’introduction des ces « dissonances », loin de nuire à la cause et au débat, aurait contribué à sortir la « grande famille » des chasseurs des clichés qui l’éloignent, à une vitesse grandissante, du reste de la communauté. Hélas, ils prétendaient que je reporte fidèlement leurs clichés et que je ne me permette pas de faire de l’humour sur leurs initiatives « publicitaires » (l’ouverture d’une clinique pour animaux blessés, la prolifération suspecte de messes de Saint Hubert là où on ne les connaissait pas etc.) En fait, j’ai vite compris que les responsables des chasseurs, à l’époque de cette prise de contact, étaient avant tout des démagogues. Pendant leurs apparitions médiatiques ils faisaient semblant de s’adresser à la population italienne ( pour lui expliquer le sens de la chasse et les raisons de sa légitimité) mais ils visaient essentiellement leur électorat – un électorat majoritaire, peut-être, mais pas forcément le plus éclairé, qu’il ne fallait surtout pas contrarier. Dans le cadre de mes enquêtes j’ai croisé une multitude de chasseurs ouverts, ironiques, désenchantés, sincèrement passionnés (même si le terme « passion » à force d’en abuser comme dans les opérettes, devient ridicule), profondément intéressés aux questions environnementales. Je pense, comme vous, qu’ils auraient mérité d’autres porte-paroles.
    Après cette expérience je me suis déplacé en France. Là aussi, mes premiers contacts avec les institutions cynégétiques avaient bien démarré ...

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