L’autre jour je me demandais : « Serais-tu encore assez cruel pour décapiter des grenouilles pimpantes, en plein élan de vie, et les mettre à cuire ? ». Cruel ou courageux, c'est une question de points de vue. En tout cas, on ramasse ces délicieux batraciens à des fins gastronomiques (ce
n’est pas pour le geste sportif, ni pour réguler la faune, ni pour valoriser
le travail du chien). Mais après, il faut bien que quelqu’un les tue. C’est au prix de ces animalicides que dans le quartier des
Navigli, à Milan, on pouvait déguster des excellentes « friture de rann » (fritures de grenouilles). Les Navigli, aujourd’hui, drainent toutes
les saletés qui polluent la Lombardie. Et c'est comme ça partout. Personne, désormais, ne songerait à mettre à mort une
grenouille qui a grandi en milieu rural pour la manger (ce qui règle mon problème et celui de la grenouille).
On les a jugés trop rapidement : les agriculteurs qui s’opposent fièrement à la réduction des pesticides* poursuivent en réalité un dessein philanthropique : protéger les grenouilles (mais aussi les écrevisses, les escargots et les autres espèces menacées) en les rendant toxiques. Les grands céréaliers de la FNSEA ? Eh bien, ce sont les premiers animalistes de France.
* « On n’arrête pas le progrès »
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