vendredi 1 mars 2024

Les grenouilles de l’environnement

 


 

L’autre jour je me demandais : « Serais-tu encore assez cruel pour décapiter des grenouilles pimpantes,  en plein élan de vie, et les mettre à cuire ? ». Cruel ou courageux, c'est une question de  points de vue. En tout cas, on ramasse ces délicieux batraciens à des fins gastronomiques (ce n’est pas pour le geste sportif, ni pour réguler la faune, ni pour valoriser le travail du chien). Mais après, il faut bien que quelqu’un les tue.  C’est au prix de ces animalicides  que dans le  quartier  des Navigli, à Milan, on pouvait déguster des excellentes « friture de rann »  (fritures de grenouilles).  Les Navigli, aujourd’hui, drainent toutes les saletés qui polluent la Lombardie. Et c'est comme ça partout.  Personne, désormais,  ne songerait à mettre à mort une grenouille qui a grandi  en milieu rural pour la manger (ce qui règle mon problème et celui de la grenouille).

On les a jugés trop rapidement : les agriculteurs qui s’opposent fièrement à la réduction des pesticides* poursuivent en réalité   un dessein philanthropique : protéger les grenouilles (mais aussi les écrevisses, les escargots et les autres espèces menacées) en les rendant toxiques. Les grands céréaliers de la FNSEA ?  Eh bien, ce sont les premiers animalistes de France.

* « On n’arrête pas le progrès »

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