Koudou exemplaire (d'après Wikipédia)
"C'était un énorme, magnifique koudou mâle, mort sur
le flanc, ses cornes de grandes spirales sombres, largement écartées et
incroyables tandis qu'il gisait mort à cinq mètres de l'endroit où nous étions
quand j'avais tiré un instant plus tôt. Je le regardai, grand, avec des longues
jambes d'un gris uni avec les raies blanches et les grandes cornes, recourbées,
fières, brunes comme la chair d'une noix aux pointe d'ivoire, les grosses
oreilles et sa grande belle encolure, à l'épaisse crinière, le chevron blanc
entre ses yeux et le blanc museau, et je me penchai sur lui et le touchai pour
essayer d'y croire. Il était couché sur le côté par où était entrée la balle et
il n'y avait pas une marque sur lui et son odeur était douce et agréable comme
l'haleine des bestiaux et l'odeur de thym après la pluie". (Ernest
Hemingway, Les vertes collines d'Afrique,
Paris, Gallimard, 1978, p. 191).
Le
koudou d'Hemingway n'a pas de pattes, il a de "longues jambes". Dans
les récits de chasse l'anthropomorphisation de la proie est parfois tellement
poussée que l'on pourrait se demander si l'animal traqué et mis à mort ne
remplace pas, sur le plan fantasmatique, un être humain.
N'y
aurait-il pas des rêveries de ce genre dans l'action du taxidermiste? *
*
Oui, c'est vrai, il y a chasseur et chasseur, taxidermiste et taxidermiste.
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