Gloria Friedmann, Bonjour tristesse, Centre Pompidou 1996
L'autre jour j'ai
entendu l'artiste Gloria Friedmann rappeler que chez les amis des animaux tout
le monde n'a pas aimé son installation "Bonjour tristesse", créée à
partir de la dépouille d'un cheval entièrement vidé de sa matière. Pour relativiser la chose, elle a rappelé que tout porteur de chaussures
en cuir, au bout du compte, est un complice des tueurs d'animaux.
Pour décourager
l'utilisation de chaussures en cuir de veau, je propose de faire comme pour les
cigarettes : il faut d'abord les "banaliser", puisque les différences
esthétiques incitent à la consommation. Comme modèle universel je suggère le
mocassin, qui est sobre et unisexe.
Sur chaque côté de la
chaussure on gravera en lettres capitales la formule
: "Nuit gravement à la santé
du veau".
Après ce genre d'installation, "Peau d'Ane" n'est plus seulement une dénonciation de l'inceste.
RépondreSupprimerAu passage, et vous pourriez peut-être nous en dire un mot, je découvre en lisant l'article de Julien d'Huy : "Le motif de la femme-bison - Essai d'interprétation d'un mythe préhistorique - Mythologie française"( Academia edu), une théorie sur l'origine paléolithique de ce conte, qui serait une évolution du mythe de la "ménagère mystérieuse" ou "femme-animal trahie", représentée par exemple en Amérique du Nord par la renarde-ménagère ou la bisonne offensée (avec un exemple de relation sexuelle interespèces contrainte chez les indiens Pieds Noirs), ou en Europe par Mélusine, la femme-serpent, ou la chevaline Macha des Ulates qui nous ramène à Gloria Friedmann et à nos problèmes de chaussures. Mais avec les mocassins, on aurait tous l'air d'avoir fait Sciences Po dans les années 80.