jeudi 11 janvier 2018

Du Bourdieu dans le bar à vin



On pense souvent que lorsqu’on connaît le métier de quelqu’un  on arrive tant bien que mal à imaginer ses goûts  en matière de musique, de gastronomie etc. Ce jour-là ils étaient trois au banc de l’enoteca (bar à vin).   Ils parlaient le dialecte du coin. J’en connaissais un, un homme  tranquille et vigoureux qui travaillait dans l’abattoir de la ville. On disait qu’il était capable de tuer une veau d’un coup de poing, mais il ne s’en vantait pas trop. « Que buvez-vous ? demanda le barman ». «Un prosecco, dit le premier »* « Moi aussi ajouta le deuxième ». « Et moi, dit le tueur de veaux sur un ton distingué, un perrierino (une petit Perrier) ». J'ignorais que les Italiens avaient tant de familiarité avec les perrierini.

·     * Vin pétillant italien de plus en plus à la mode dont on trouve  des versions (très souvent imbuvables) dans les supermarchés français.


Crediamo  spesso che, conoscendo il mestiere di qualcuno, è facile immaginare i suoi gusti in materia di musica, gastronomia ecc. Quel giorno, appoggiati al banco dell’enoteca erano in tre. Parlavano il dialetto locale. Ne conoscevo uno, un uomo tranquillo e vigoroso che lavorava nel macello cittadino. Pare che fosse capace di uccidere un vitello con un pugno, ma non se ne vantava troppo. « Cosa vi servo ? »,  chiese il barista. « A me un prosecco », disse il primo. « Anche a me », aggiunse il secondo.   « E a me, disse l’uccisore di vitelli con un tono distinto, un perrierino ». Non sapevo che gli Italiani avessero tanta familiarità con i perrierini.

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