vendredi 19 janvier 2018

Manger avec les uns, manger contre les autres. 3) Amateurs de langues et de cervelles


En Vénétie, j’ai croisé des mangeurs de langues et de cervelles de gibier : « On les ramasse au cours de l’année, on les stocke dans le congélateur et après on fait un repas. C’est le  diner des experts . C’est pas le chasseur du dimanche qui pourrait se permettre un repas pareil ». D’autres, pour afficher leur différence, mangent des bêtes protégées. Il y a quelques temps, par exemple, les membres de la Ligue du Nord ont organisé un festin à base d’ours. C’était strictement interdit et les ripailles, même si la viande avait été régulièrement achetée en Slovénie, ont été interrompues par les forces de l’ordre. Si ces fiers représentants de l’identité régionale avaient bravé les lois de l’État, ce n’était pas par gourmandise, mais pour se démarquer des écologistes et autres amis du plantigrade.


Nel Veneto ho conosciuto dei mangiatori di lingue e di cervelli di animali selvatici : « Li raccogliamo durante dell’anno, li mettiamo nel congelatore e poi facciamo una cena. È la cena degli esperti. Non è certo il cacciatore della domenica che può permettersi un pasto del genere ». Altri, per mostrare la loro differenza, mangiano degli animali protetti. Tempo fa, per esempio, la Lega Nord ha organizzato une banchetto a base di orso. Era strettamente vietato e l’agape, anche se la carne era stata regolarmente acquistata in Slovenia, è stata interrotta dalle forze dell’ordine. Se questi baldi rappresentanti dell’identità regionale hanno trasgredito le leggi dello Stato, non è per ghiottoneria, ma per smarcarsi dagli ecologisti e altri amici del plantigrado.

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