Je reconnais qu’il n’est pas sérieux
de se référer à Gustave Le Bon, père de la psychologie sociale, à qui l’on doit
toute une série de propos réactionnaires et racistes. J’aime bien cependant
son idée que les individus, quand ils
se mettent ensemble pour former une foule, sont moins futés que lorsqu’ils agissent séparément. Mais là aussi il
faut nuancer. Parfois les gens se réunissent avec un esprit de lyncheurs. Et
c’est un lynchage médiatique qu’ont subi l’autre jour les chiens courants qui
se trouvaient dans la forêt de Retz, pas très loin du ravin où gisait le corps
inanimé d’une jeune promeneuse*. Parfois, en revanche, ils se réunissent pour la
bonne cause. C’est le cas des 30.000 signataires de la pétition qui
circule dans le net pour libérer Curtis, le Staffordshire de la promeneuse, injustement
retenu à la fourrière en raison des préjugés qui traînent autour de cette race canine. Pour l’instant, à vrai dire, on ne sait pas grand chose sur l’identité
des responsables. Mais a priori, par rapport à la position des lyncheurs, je
préfère celle des « innocentistes ».
Pourvu que ce ne soient pas les mêmes.
* Voir les billets précédents.
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