J’ai pris ce cliché il y a quelques jours. J’aime son ambiance "yougoslave"
1) On votera bientôt, à Brest, pour l’élection du maire. Au marché Saint-Louis on nous file des tracts. N’arrivant pas à reconnaître de loin les militants de l’extrême droite, que je ne considère pas comme des interlocuteurs légitimes, j’accepte tout.
2) Je passe du coq à l’âne. J’ai
toujours été embarrassé par ces jeunes gens qui, à la sortie du Monoprix, font
la manche avec leurs chiens. Sans en faire des « cas sociaux »,
j’aime bien leur côté bohème et anarchiste (on ne va pas idolâtrer Rimbaud ou Kerouac et détester ces visionnaires un peu perdus, tout aussi
idéalistes et tout aussi en danger).
S’ils me troublent c’est que je les soupçonne, parfois,
d’instrumentaliser leurs animaux de compagnie pour susciter notre compassion.
3) Parmi les tracts que j’ai reçus
il y en avait un des animalistes. Je n’ai rien à objecter à leur égard en sachant
à quel point, chez certains esprits particulièrement sensibles, la question
animale est devenue centrale (je veux dire sur le plan existentiel, au point de
transformer leur vie, leur rapport au monde).
4) J’apprends en revanche avec
peu d’enthousiasme que même un
parti de la droite classique comparable, dans ses orientations et dans son
style, à celui de Berlusconi en Italie, vient de se découvrir une conscience
« animaliste ». Si je parle de Berlusconi c’est parce que lui aussi,
du jour au lendemain, s’est découvert un cœur « animalitaire ». Ça ne
coûte pas grand chose et, sur le plan politique, ça peut rapporter gros.
5) Comme les punks à chiens du
Monoprix, ces défenseurs tous récents de la cause animale cherchent à susciter
notre adhésion en étalant leur altruisme (« J’ai les mêmes amis que vous,
ils ont besoin de nous ») mais à des fins électorales ( « Voter pur
moi c’est voter pour eux »)*.
Je comprends les premiers, je me méfie des seconds.
* Je me demande, au passage, ce qu’en pense le Bon Dieu.
A Paris je me rappelle que, la dernière fois, ils mettaient des photos d'animaux sur les affiches, là où on est censé mettre la photo du candidat.
RépondreSupprimerNon nobis, non nobis, Domine...