On peut aimer les animaux tout en étant loup-garou sur les bords
Encore un mot sur l’attachement multiforme que l’on peut ressentir pour son prochain, humain et non-humain. La vulgate animalitaire (représentée par des institutions du genre People for the Ethical Treatment of Animals, la fondation Brigitte Bardot, 3O millions d’amis etc.), met en avant l’empathie et la bonté, célèbre l’altruisme et fustige la cruauté. C’est louable et sacro-saint. Mais dans les impulsions qui nous poussent vers l’Autre, il n’y a pas que de la solidarité franciscaine. Si dans un certain domaine de notre expérience (celui du rapport aux animaux, par exemple) nous nous montrons charitables, c'est peut-être que nous avons choisi d'autres lieux pour exprimer notre agressivité, d'autres catégories sur lesquelles déverser notre haine et notre misanthropie (le boucher, le chasseur, le Musulman ...).
Le monde n'est pas dichotomique, les
Saint François d’un côté, les Loups-garous de l’autre. Dans chacun d’entre nous les deux tendances cohabitent, ce qui change est juste le dosage. Le problème est que le discours ambiant ne donne la parole qu’à Saint
François laissant le Loup-garou dans l’ombre, ou projetant son profil malsain sur les « autres »,
les redoutables « ennemis des animaux ».
Dans le prochain billet j’illustrerai par un exemple personnel les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on se permet de jeter un regard froid et analytique sur les relations constructives que nous entretenons avec les autres animaux.
Dans le prochain billet j’illustrerai par un exemple personnel les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on se permet de jeter un regard froid et analytique sur les relations constructives que nous entretenons avec les autres animaux.
*À propos de Faut qu'ça
saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, à paraître fin juin 2020
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