Frère Ciccillo cherche à parler avec les faucons (image extraite de : Des oiseaux petits et gros de Pier Paolo Pasolini, 1966).
(Suite du billet précédent). La question qui alimente
ce petit ouvrage est celle-là même qui inspire
ce blog : et si, derrière le discours officiel que nous tenons sur les
animaux, il y avait des
motivations plus obscures ? Oui, parce que c’est facile de dire « J’aime les
animaux ». C’est tellement facile qu’il est rare, aujourd’hui, de rencontrer
quelqu’un qui ne les aime pas. Mais le mot « aimer » est trop
générique pour signifier vraiment quelque chose. On peut aimer les animaux à la
manière de Saint François, parce qu’ils font partie de la création. Mais on
peut aussi les aimer de façon
narcissique, parce qu’ils nous permettent d’exhiber notre « franciscanisme »
(« J’adore montrer que j’aime les animaux et que je ne fais pas de
différences entre les humains et les non-humains… »). On peut les aimer parce qu’ils sont des subalternes et
cela nous réconforte de dominer quelqu’un. On peut les aimer parce qu’ils font
peur à notre voisin, qui le mérite, ou parce
qu’ils acceptent patiemment d’être bichonnés, pomponnés, même stérilisés, lorsque c’est nécessaire, c'est à dire castrés. On peut les aimer parce qu'on aime les scènes tragiques que leur souffrance et leur mort nous permettent de représenter. (À suivre).
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
On peut aussi en aimer certains pour mieux détester les autres.
RépondreSupprimerJ’entends ces derniers temps, de façon récurrente, un retour à la diabolisation des chats au nom des oiseaux. Pour l’instant, j’observe que le discours est tenu par des hommes à partir de la quarantaine, d’un féminisme affiché.
Ou par des chasseurs..
Chez les uns je me permets d’apercevoir un retour du refoulé, pour les autres : sans commentaire.
Je suis impatiente, moi aussi, de lire votre petit livre rouge.