L’idée centrale de
« Faut qu’ça saigne » m’est venue dans une boucherie (ce qui n'est pas étonnant). Sur le mur, l’un à droite et l’autre à gauche
du boucher, trônaient un crucifix et une tête de chamois. Du coup, le présentoir
où brillaient les morceaux de viande m’a fait penser à une sorte d’autel. Rien d’orchestré, certes, rien de
volontaire, mais la charge symbolique de ce rapprochement impie a commencé à
travailler dans mon esprit : et si le crucifix aussi, à sa manière, était
un trophée ? Et si le trophée aussi, à sa manière, était un
crucifix ? C’est autour de
cette mise en parallèle
apparemment absurde que j’ai construit mon bouquin.
Cela n'a rien d'absurde en réalité. Il s'agit bien de la représentation d'un cadavre qui a souffert et saigné (ou simplement de son instrument de torture). Je me rappelle que cela était choquant pour les enfants que nous étions, brestois nés dans les années 90 et avec une éducation religieuse catholique. Le christ représenté supplicié, avec du sang, quand on a pas l'habitude, ça choque. Curieux qu'un instrument de torture soit devenu un symbole religieux... Le côté "masochiste" qui ressort? Beaucoup rêvaient d'être des martyrs... Entre ça et la valeur travail qu'on sur-valorise, alors que ça vient du mot "tripalium"...
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