Ce n'est pas la vraie tête d'un cerf décapité, c'est juste une copie. Faux trophée dans un commerce brestois.
(Suite du billet précédent). Je continue donc avec la présentation de mon essai d’anthropologie conjecturale. Au lieu de m’extasier sur les bienfaits de la nouvelle alliance entre les hommes et les animaux, au lieu d’ajouter ma voix au débat actuel sur la bonne et sur la mauvaise mort animale, je suis parti du constat que cette mort, qu’elle soit bonne ou mauvaise, garde un charme obscur. Elle le garde même chez ceux qui la dénoncent et qui la pleurent. Ce constat se base sur une série de faits que je commente depuis un long moment : le retour dans les espaces publics et privés des animaux taxidermisés, l’intérêt équivoque pour les matériaux visuels consacrés aux sévices infligés aux animaux, la nonchalance qui accompagne les massacres perpétrés par les grands prédateurs dans les prés et les alpages.
(Suite du billet précédent). Je continue donc avec la présentation de mon essai d’anthropologie conjecturale. Au lieu de m’extasier sur les bienfaits de la nouvelle alliance entre les hommes et les animaux, au lieu d’ajouter ma voix au débat actuel sur la bonne et sur la mauvaise mort animale, je suis parti du constat que cette mort, qu’elle soit bonne ou mauvaise, garde un charme obscur. Elle le garde même chez ceux qui la dénoncent et qui la pleurent. Ce constat se base sur une série de faits que je commente depuis un long moment : le retour dans les espaces publics et privés des animaux taxidermisés, l’intérêt équivoque pour les matériaux visuels consacrés aux sévices infligés aux animaux, la nonchalance qui accompagne les massacres perpétrés par les grands prédateurs dans les prés et les alpages.
D’où vient cette attraction ? Des pulsions sadiques et nécrophiles qui
traversent l’esprit de tout être humain, même du plus charitable ? J’ai exploré ailleurs cette piste, qui
reste prometteuse malgré son évidence.
Ici je m’en tiens à une hypothèse utilitariste : si la mise en spectacle de la mort animale
occupe tant d’espace sur la scène contemporaine, c’est qu’elle répond à un
besoin. Ce besoin dépasse – voici ma première conjecture – la dénonciation des
actes de cruauté. Il dépasse
aussi le voyeurisme. (À suivre).
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire