mardi 19 avril 2022

C’est extra(communautaire). Présences étrangères dans les jardins romains

 

Jardin romain d'avant la globalisation

 

Il faut faire vite. À partir du  8 mai l‘Italie interdira l’importation et le commerce d’animaux exotiques et sauvages. Les raisons de cette initiative sont à la fois d’ordre sanitaire et moral*. On a peur des zoonoses et on trouve de plus en plus discutable que l’on  oblige les canaris à dansoter dans des cages et les poissons rouges à tourner en rond  dans des bocaux (ils ont la mémoire courte, c’est vrai, mais pas au point d’oublier que c’est toujours le même parcours). Tout le monde n’apprécie pas cette restriction qui met fin à une circulation millénaire. C’est le cas des commerçants d’espèces « aliènes »** bien entendu, mais aussi celui des innombrables propriétaires de tortues, perroquets, reptiles et autres chinchillas (500 millions de spécimens au niveau erupéen). Il y aurait beaucoup à dire sur cette clôture des frontières. Pour l’instant, je me limiterai à remarquer qu’elle est dans l’air du temps.

Après une parenthèse fusionnelle et cosmopolite,  notre société retrouve des réflexes identitaires. Bannis à l’époque où nous étions des hippies, le localisme et  la xénophobie recommencent à titiller les esprits. L’Autre nous perturbe et nous déstabilise. Il se croit tout permis.

Il n’y a qu’à  regarder ces perroquets moines qui occupent sans gêne les jardins historiques de la capitale. On dirait qu’ils sont chez eux. Et nos geais alors ?  Et nos pics rouges ? Et nos tourterelles ?

 

* C’est juste l’application d’une disposition de la Communauté européenne.

** On les appelle comme ça, c’est déjà tout dit.

1 commentaire:

  1. Quand je vois la renouée du Japon envahir les berges de nos rivières, je me dis que le grand remplacement existe !

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