Walton Ford, 2017 : Eureka
« La télévision l’intéressait moins. Il suivait
cependant, le cœur serré, la diffusion hebdomadaire de La Vie des animaux. Les
gazelles et les daims, mammifères graciles, passaient leurs journées dans la
terreur. Les lions et les panthères vivaient dans un abrutissement apathique
traversé de brèves explosions de cruauté. Ils tuaient, déchiquetaient,
dévoraient les animaux les plus faibles, vieillis ou malades ; puis ils
replongeaient dans un sommeil stupide, uniquement animé par les attaques des parasites
qui les dévoraient de l’intérieur. Certains parasites étaient eux-mêmes
attaqués par des parasites plus petits ; ces derniers étaient à leur tour
un terrain de reproduction pour les virus. Les reptiles glissaient entre les
arbres, frappant oiseaux et mammifères de leurs crochets venimeux ; à
moins qu’ils ne soient soudain tronçonnés par le bec d’un rapace
»
. Michel
Houellebecq, Les particules élémentaires, Paris Flammarion (2021), p. 47.
Ça me donne envie de relire et de recommander à tous « Douce Nuit (Dolce notte) », du recueil Le K, de votre compatriote Dino Buzzati.
RépondreSupprimer(Une sorte de lucidité ironique serait-elle atavique en Vénétie ?)