Dans l’avion le comportement des enfants était impeccable. Devant moi, une petite d’un an au maximum ne pleurait pas en dépit des sollicitations sonores. Elle imitait juste le bruit du moteur et contemplait les Alpes enneigées avec la concentration d’un peintre paysagiste. Dans le train, plus tard j’ai admiré le stoïcisme d’un autre petit, serein comme un chérubin, qui pendant les quatre heures du trajet a adressé à ses parents des gazouillis discrets chargés d’optimisme. Après – je ne l’avais pas remarqué tellement il était silencieux – mon regard est tombé sur un épagneul breton. Il fixait son maître ou sa maîtresse (à partir de ma place je n’arrivais pas à saisir son interlocuteur) d’un air très intense, vif et confiant. On aurait dit que la seule chose qui l’intéressait au monde était l’objet de sa vision.
C’est ridicule, je me suis dit, mais je suis content de pouvoir identifier cet épagneul breton. Je suis heureux qu’il existe à côté des setters irlandais, des bergers allemands, des lévriers afghans, des labradors, des pékinois des dingos … Je suis heureux que tous ces chiens se différencient les uns des autres et qu'en même temps, par leurs caractères typiques, ils soient reconnaissables.
J’y ai pensé et j’ai rougi, tellement ce sentiment m'a paru raciste.
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